Le directeur general du groupe petrolier russe Gazprom M. Alexey Miller vient d'avertir que l'Europe pourrait faire face a un 'vrai probleme' d'approvisionnement en gaz l'hiver prochain en particulier si les temperatures baissent fortement.
S'exprimant en marge du Forum economique de l'Est (EEF) M. Miller a souligne : 'Nous assistons a une realite de plus en plus grave. Si l'hiver froid est juste un hiver froid normal alors ce sera un veritable probleme majeur'.
Selon les donnees du 31 août de l'Association europeenne des infrastructures gazieres GIE la quantite de gaz pompee dans les reserves de gaz de l'Europe n'a compense qu'environ les 2/3 du gaz sorti de l'hiver dernier. Ainsi l'Europe manque encore de 18,9 milliards de m3 soit le deuxieme niveau le plus eleve de l'histoire de la surveillance a ce jour.
M. Miller a estime que l'Europe ne semblait pas encore pleinement consciente de l'ampleur de ce defi tandis que le temps necessaire pour y remedier se retrecit de plus en plus.
Les donnees de l'industrie montrent qu'en août les importations totales de gaz naturel liquefie (GNL) de Russie vers l'UE ont diminue de 12 % par rapport au mois precedent. Il est a noter que les importations de GNL ont diminue de plus de 20 % en raison du deplacement des marchandises vers l'Asie - ou la demande augmente.
Dans le contexte des efforts visant a eliminer completement l'energie russe la Commission europeenne a propose en juin une loi mettant fin aux importations de petrole et de gaz de la Russie avant le 1er janvier 2028. Les pays de l'UE sont toujours en negociations sur cette feuille de route.
Un projet recent montre que l'UE souhaite renforcer les reglementations afin d'empecher les entreprises de'retraiter' le gaz russe en marchandises de transit. Les douanes refuseront d'importer a moins qu'il n'y ait des preuves solides que le gaz est produit en dehors de la Russie. En particulier le flux de gaz provenant du gazoduc TurkStream - reliant la Russie a la Turquie puis a la Bulgarie - sera par defaut considere comme du gaz russe.
Dans un contexte ou les stocks sont encore limites ou l'offre de GNL diminue et ou les nouvelles reglementations sont renforcees l'Europe risque de faire face a un hiver plein de risques energetiques. Si les conditions meteorologiques sont difficiles la penurie de gaz non seulement augmentera les coûts de chauffage mais menacera egalement les activites de production industrielle qui dependent fortement de l'energie bon marche.