Le 2 septembre la Russie la Chine et la Mongolie ont signe un protocole d'accord juridique contraignant la construction du gazoduc Power of Siberia 2 (Power of Siberia 2).
Le projet Siberia 2 d'une valeur de 13 6 milliards de dollars devrait transporter 50 milliards de m3 de gaz naturel par an des gisements de l'Arctique russe a travers la Mongolie vers le nord de la Chine ouvrant un tournant sans precedent sur la carte energetique mondiale.
Pendant des decennies le gaz provenant des gisements de Yamal en Antarctique a ete le moteur de l'industrie allemande et europeenne occidentale transporte directement par le gazoduc Nord Stream 1 et le gazoduc Yamal-Europe. Desormais cette source se tournera vers l'Orient.
Si la Voix de la Siberie 1 entre en service a partir de 2019 avec des sources de gaz exploitees dans l'Extreme-Orient russe pour servir le nord-est de la Chine la nouvelle ligne exploitera directement des mines qui ont autrefois nourri l'Europe.
Cette nouvelle pipeline apporte non seulement des revenus transitoires a la Mongolie mais met egalement fin a l'ere du 'gaz bon marche pour nourrir les usines europeennes'.
L'ampleur du gazoduc dit egalement beaucoup de choses. Avec une longueur d'environ 2 600 km et une capacite prevue de 50 milliards de m3 par an la puissance de Siberia 2 est presque equivalente a Nord Stream 1 avant que ce gazoduc ne soit detruit.
Lorsque l'on ajoute le debit de la Voix de la Siberie 1 et de la ligne de Sakhalin la quantite totale de gaz russe fournie a la Chine pourrait depasser 100 milliards de m3/an ce qui equivaut presque au volume que l'Europe a achete pendant la periode memorable.

Pour l'Union europeenne (UE) le prix a payer est clair. Apres 2022 lorsque la decision de reduire le gaz russe a ete prise les pays du bloc ont dû se tourner vers l'importation de GNL des Etats-Unis et du Moyen-Orient a des prix beaucoup plus eleves. En consequence de la crise energetique les coûts de production ont augmente tandis que l'economie allemande - le leader du vieux continent - est tombee en recession.
Avec le nouvel accord entre Moscou Pekin et Ulaanbaïdjan la porte de la reprise de l'approvisionnement russe en Europe est consideree comme fermee.
Du cote chinois le contexte mondial a modifie les calculs. Auparavant Pekin craignait de trop dependre de l'approvisionnement russe mais la confrontation russo-europeenne rend la source d'energie occidentale peu fiable.
Parallelement l'avertissement du president americain Donald Trump concernant le risque que la Chine ait des difficultes a acceder au GNL international et la situation tendue au Moyen-Orient ebranle la confiance dans les lignes de transport maritime.
A ce moment-la un pipeline traversant la Mongolie en dehors de l'intervention de la marine americaine est devenu le choix optimal.
La puissance de Siberie 2 n'est donc pas seulement un simple contrat commercial. C'est une declaration selon laquelle la Russie a trouve des debouches a long terme pour des ressources geantes dans l'Arctique et a completement echappe a la dependance au marche europeen.
La Chine consolide alors sa position de premier client tandis que l'Europe perd sa source de 'circulation' qui a maintenu la croissance post-guerre et doit maintenant accepter de vivre avec une energie coûteuse.