Le 30 novembre sur le terrain de Cincu (Roumanie) les principales unités d'artillerie et de chars européens ont terminé un exercice militaire important sous le commandement de la France. Il s'agit d'une activité visant à tester la capacité de préparation au combat des forces européennes dans le scénario de devoir défendre l'est de l'OTAN sans la pleine participation de l'armée américaine.
Le contexte de l'exercice se déroule alors que le gouvernement américain commence à ajuster sa présence militaire sur le vieux continent. Les États-Unis viennent d'annoncer un plan visant à réduire le nombre de troupes stationnées en Roumanie de 1 700 à environ 1 000 personnes tout en examinant des mesures similaires en Bulgarie en Slovaquie et en Hongrie. Cela soulève un problème urgent de capacité d'autonomie de défense des pays européens.
La réalité de l'exercice a souligné des « nœuds » importants en termes de logistique. Les responsables militaires ont noté qu'en raison des limitations des infrastructures de transport transfrontalier le déplacement des troupes entre les pays alliés vers la ligne de front rencontre de nombreux obstacles.
Le général Maxime Do Tran commandant de la brigade blindée française a déclaré que son unité avait mis jusqu'à 10 jours pour se rendre en Roumanie et devait utiliser la combinaison de l'aviation du chemin de fer et du chemin de terre traversant de nombreux pays.
Le retard dans le transport signifie que si une mauvaise situation se produit les forces locales de la Roumanie devront résister elles-mêmes pendant la période d'attente de l'aide militaire. En outre les experts militaires estiment que même si l'Europe peut être autonome en matière de combat d'infanterie elle dépend toujours fortement des États-Unis en termes de facteurs stratégiques tels que les systèmes de défense antimissile l'armée de l'air le renseignement et la capacité d'attaque précise à longue portée.
Face aux changements de politique américaine les pays européens renforcent leur coopération intérieure pour combler les lacunes. La Roumanie utilise actuellement les fonds de défense de l'UE pour moderniser son armée et développer l'industrie des armes nationales. Dans le même temps la Roumanie discute également avec des partenaires tels que la France de renforcer sa présence militaire de remplacement.
Commentant cette tendance le général Philippe de Montenon de France estime que l'ajustement à la baisse de l'engagement américain en Europe devient une réalité historique obligeant les pays d'ici à renforcer rapidement leur capacité à se protéger des fluctuations sécuritaires dans la région.