L'espoir d'un nouvel accord pour financer les efforts militaires de l'Ukraine s'est brise en fumee apres l'opposition de la Belgique ou la majeure partie de l'argent de la Banque centrale de Russie est bloquee dans l'Union europeenne (UE).
Lors du sommet de l'UE a Bruxelles le 23 octobre malgre l'appel urgent du president ukrainien Volodymyr Zelensky les dirigeants de l'UE se sont arretes a demander a la Commission europeenne de 'rediger des plans de soutien financier a l'Ukraine' - sans mentionner directement l'utilisation des actifs russes.
Le plan initial de l'UE etait d'utiliser les benefices provenant de 183 milliards d'euros des actifs de la Banque centrale de Russie bloques dans l'organisation financiere Euroclear basee en Belgique - soit 86 % de l'actif total russe dans l'UE - pour financer l'Ukraine. Cependant le Premier ministre belge Bart De Wever s'y est oppose craignant que'si la Russie ne reclame de l'argent qui sera responsable?
Nous ne pouvons pas prendre de risques financiers nationaux uniquement a cause d'une decision sans garantie commune de l'ensemble de l'UE' a declare M. De Wever avant la conference soulignant que la Belgique doit'se compromettre a partager les risques' avec d'autres pays avant de donner son accord.
Le president du Conseil europeen Antonio Costa apres la reunion a declare que l'UE s'etait toujours engagee a soutenir financierement et de maniere militaire l'Ukraine au cours des deux prochaines annees mais qu'il restait de nombreux points techniques a clarifier.
La presidente de la Commission europeenne Ursula von der Leyen a ajoute : 'Nous sommes d'accord sur le pret d'indemnisation a l'Ukraine mais nous devons encore clarifier comment le mettre en œuvre legalement'.
Le plan propose par la Commission europeenne est d'utiliser les benefices tires des actifs russes bloques comme base pour un pret de 140 milliards d'euros pour soutenir l'Ukraine.
En consequence l'Ukraine recevra le pret immediatement mais ne le remboursera que lorsque la Russie paiera l'indemnisation des dommages - c'est-a-dire lorsque Moscou acceptera officiellement de verser des indemnisations pour les pertes causees par le conflit.
L'UE estime qu'il s'agit d'une façon d'obliger la Russie a payer le prix du conflit sans confiscation directe des biens ce qui permet d'eviter de violer le droit international de propriete.
Cependant les observateurs mettent en garde contre le fait qu'il s'agit d'une arme a double tranchant. En cas d'erreur le systeme financier europeen pourrait perdre la confiance des autres pays qui deposent des reserves de devises aupres d'organisations europeennes.
S'exprimant avant la conference le president Zelensky a appele les dirigeants de l'UE a prendre rapidement cette importante decision. « Tout retard signifie limiter nos capacites de defense et freiner le processus de l'Europe. Il est maintenant temps d'agir avec les actifs russes » a declare M. Zelensky.
Pendant ce temps le Premier ministre hongrois Viktor Orban a revele que le president russe Vladimir Poutine lui avait envoye une lettre d'avertissement sur les mesures de represailles si l'Occident saisissait les biens russes. M. Orban a affirme que la Hongrie avait des interets economiques clairs en ne soutenant pas cette action car de nombreuses entreprises hongroises investissent en Russie.
Selon M. Orban si l'UE confisquait reellement les actifs russes 'plus personne dans le monde ne ferait confiance a l'envoi de reserves aux banques europeennes'.
La porte-parole du ministere russe des Affaires etrangeres Maria Zakharova a declare le 23 octobre que 'toute initiative de l'UE visant a confisquer les biens russes entraînera une reaction douloureuse et proportionnee'.