L'Union europeenne (UE) est confrontee a une course a l'urgence avec le temps de decaisser un enorme paquet de soutien financier a l'Ukraine. Le projet d'utiliser les benefices des actifs geles de la Russie pour accorder un pret de 140 milliards d'euros (environ 163 milliards de dollars) a l'Ukraine est gravement interrompu et selon les dernieres sources ce processus pourrait encore etre prolonge.
Le Parlement europeen pourrait participer a l'elaboration d'un mecanisme juridique pour ce plan. Il s'agit d'un processus complexe impliquant 27 Etats membres et de nombreux groupes politiques et risque de prolonger le delai d'approbation.
Ce retard en termes de procedures intervient au moment le plus critique. La situation devient de plus en plus tendue lorsque le gouvernement ukrainien prevoit d'epuiser son budget en avril de l'annee prochaine. Si le pret de 163 milliards de dollars n'est pas decaisse avant ce moment Kiev pourrait ne plus etre en mesure de payer les services publics de base et les salaires des soldats.
Le probleme est encore plus complexe car le financement du Fonds monetaire international (FMI) a l'Ukraine depend egalement de savoir si l'UE decaissera ou non ce « pret d'indemnisation ». Cela cree un effet domino dangereux : si le pret de l'UE echoue le soutien du FMI pourrait egalement geler. Le commissaire europeen a l'economie Valdis Dombrovskis a reconnu la situation difficile notant qu'il pourrait etre necessaire d'une « solution temporaire » pour soutenir financierement l'Ukraine en attendant
Le plus grand obstacle actuel vient de la Belgique. Lors du sommet de fin octobre le Premier ministre belge Bart De Wever a bloque la proposition d'utiliser des actifs russes. La raison en est que la societe de depot Euroclear basee a Bruxelles detient la majeure partie des 210 milliards d'euros (environ 224 milliards de dollars) d'actifs russes bloques.
Bruxelles craint que si cette action est reconnue illegale par un tribunal international la Belgique ne doive se debrouiller seul pour indemniser la Russie. M. De Wever a demande un mecanisme de « partage des risques » global dans lequel toutes les pertes juridiques doivent etre subies par les 27 Etats membres de l'UE.
Pour sortir de l'impasse une reunion importante entre les representants du gouvernement belge et de la Commission europeenne (CE) a eu lieu le 7 novembre.
Cependant meme si la Belgique accepte de retirer son opposition la CE doit encore faire face a un long chemin juridique. La participation du Parlement europeen au processus d'elaboration de la loi rendra le processus encore plus complexe menaçant l'objectif de decaissement avant avril.
Alors que l'UE est en difficulte juridiquement la Russie a lance a plusieurs reprises des avertissements. Moscou a declare que tout plan visant a expulser des biens qu'il s'agisse de benefices ou de biens originaux serait considere comme un vol et que la Russie 'agirait immediatement' peut-etre en confisquant les biens occidentaux restants en Russie.