La Commission europeenne (CE) exerce une pression accrue sur les gouvernements qui hesitaient encore au plan de soutien a l'Ukraine - un pays en conflit avec la Russie. Le message est envoye clairement soit pour que la Russie paie soit pour elle-meme.
Pendant ce temps l'option B - emprunt commun avec des obligations europeennes (eurobond) - est consideree comme un'medicament amer' pour de nombreux pays en particulier les groupes qui se « serrent la ceinture » comme l'Allemagne et les Pays-Bas qui s'opposent toujours aux prets collectifs.
Le principal plan de la CE est d'utiliser 140 milliards d'euros des actifs de l'Etat russe geles - principalement dans le systeme Euroclear en Belgique - pour accorder un pret de reconstruction a l'Ukraine.
L'UE estime qu'a l'avenir la Russie devra « compenser la guerre » pour l'Ukraine une somme d'argent tres importante. Par consequent l'UE « compensera » l'argent de la Russie bloquee dans l'UE pour payer l'Ukraine. Plus tard l'argent que la Russie « compensera » pour l'Ukraine sera recupere par l'UE pour compenser la « compensation » pour l'Ukraine.
Cependant la Belgique et d'autres pays s'inquietent de la legitimite de cette affaire craignant que la Russie ne puisse intenter une action en justice contre elle devant un tribunal international. Malgre cela les responsables de l'UE estiment que si l'on n'utilise pas ces actifs l'Europe devra emprunter ensemble - ce que de nombreux pays craignent encore plus.
Aucun pays ne veut supporter la dette a la place des gouvernements qui depensent a leur guise' a declare l'expert Karel Lannoo directeur du Centre d'etudes politiques europeennes. « Par consequent l'utilisation des actifs russes est le seul choix raisonnable. Nous devons prouver que l'Europe n'a pas peur d'agir ».
Cependant lors du sommet de l'UE la semaine derniere le Premier ministre belge Bart De Wever s'y est toujours fermement oppose ce qui a retarde la decision a decembre. La CE est maintenant en competition avec le temps le tresor ukrainien pourrait s'epuiser d'ici la fin mars 2026 tandis que le risque que la Hongrie la Slovaquie et la Republique tcheque forment une 'alliance douteuse ukrainienne' rend le processus d'unification encore plus fragile.
Un diplomate de l'UE a decrit la tactique de la Commission comme une 'diplomatie de type marchandage' : proposer une option negative pour forcer l'adversaire a accepter une option moins negative. 'Personne ne veut l'eurobond et c'est precisement la raison pour laquelle le plan de confiscation des biens russes est devenu realisable' a declare la source.
Pour la CE tous les risques juridiques doivent etre partages. « S'il y a un risque il doit s'agir d'un risque collectif et pas seulement pour la Belgique » a souligne le porte-parole de la Commission soulignant que les 140 milliards d'euros ne seront rembourses a la Russie que si Moscou met fin au conflit et indemnise Kiev.
Cependant la Belgique craint toujours la possibilite d'etre poursuivie par la Russie car les deux parties ont signe des accords d'investissement bilateraux depuis 1989. Les analystes avertissent qu'une 'armee d'avocats' russe pourrait tout a fait intenter une action en justice pour recuperer les biens si l'Europe prend une decision illegale.
Cependant la plupart des diplomates estiment que l'accord final sera approuve avant la fin de l'annee. 'J'espere que le Conseil europeen en decembre fera des progres concrets' a declare le ministre lituanien des Affaires etrangeres Kęstutis Budrys.