Le 30 novembre les électeurs suisses ont envoyé un message clair lors du référendum lorsqu'ils ont fermement rejeté la proposition d'imposer une nouvelle taxe sur l'héritage destinée aux super-riches.
Les résultats des sondages montrent que jusqu'à 78 % des électeurs s'y opposent ce qui est beaucoup plus élevé que l'estimation d'environ 2/3 des sondages précédents. La proposition rejetée concerne la taxation de 50 % sur les successions de 50 millions de francs suisses ou plus (équivalent à environ 62 millions de dollars américains) - la taxe considérée comme la plus 'légitime' jamais imposée dans ce pays.
Le vote a suscité un grand intérêt de la part de la communauté financière internationale car la Suisse est depuis longtemps considérée comme l'un des centres financiers les plus stables au monde. De nombreux experts considèrent cela comme un 'test' de l'attitude du public face aux politiques de redistribution des actifs dans un contexte où de nombreux pays européens ont tendance à augmenter les impôts sur les riches. La Norvège en est un exemple typique lorsqu'elle a récemment augmenté les impôts sur les
L'initiative en Suisse a été lancée par le JUSO - une organisation de jeunes du Parti social-démocrate de gauche. Avec le slogan attrayant 'Les super-riches héritent de milliards tandis que nous héritons de crises' le JUSO souhaite utiliser les revenus des nouvelles taxes pour financer des programmes de lutte contre le changement climatique.
L'argument du JUSO souligne que les inégalités économiques en Suisse augmentent tandis que les coûts de subsistance - en particulier dans les grandes villes - dépassent de plus en plus les capacités de nombreuses jeunes familles.
Cependant les opposants ont lancé une série d'avertissements concernant les impacts négatifs si la taxe est adoptée. De nombreux experts économiques ont déclaré que la taxe sur l'héritage de 50 % est trop élevée et pourrait provoquer une vague de départs des familles ultra-riches entraînant une baisse des flux de capitaux d'investissement et affaiblissant l'attractivité de l'environnement des affaires suisse.
Selon eux une taxation trop stricte non seulement n'augmentera pas les recettes budgétaires mais pourrait également entraîner une réduction à long terme des recettes fiscales totales. Le gouvernement et le Parlement suisse partagent également le même point de vue appelant les électeurs à rejeter l'initiative afin d'éviter de nuire à l'économie.
Avec les résultats écrasants du référendum la Suisse a choisi de maintenir le statu quo plutôt que de tester une politique fiscale audacieuse. Ce vote montre que les électeurs privilégient la stabilité économique et la compétitivité nationale plutôt que des mesures de répartition énergiques.
Cette évolution reflète également des divisions plus profondes dans la société suisse concernant l'inégalité des biens - un sujet qui continuera certainement à faire l'objet de débats dans les années à venir.