Le Fonds monetaire international (FMI) vient de lancer un avertissement concernant le risque de change pour le Kenya et l'Ethiopie apres que ces deux pays ont converti une partie de leur pret en dollars americains (USD).
La mesure est consideree comme visant a reduire les coûts financiers mais le FMI estime que de tels accords de conversion pourraient creer de nouveaux 'points faibles' dans la structure de la dette nationale.
Le 7 octobre 2025 le Kenya a acheve la conversion du pret pour le projet de chemin de fer standard d'une valeur de 646 15 milliards de shillings kenyans (equivalent a environ 4 2 milliards de dollars americains) du dollar americain vers le CNY.
Le ministre des Finances John Mbadi a declare que cette mesure permet au Kenya d'economiser environ 180 millions de dollars par an grace a la reduction des taux d'interet en dollars americains.
Cette conversion aide egalement le Kenya a diversifier son portefeuille de creances etrangeres a reduire sa dependance au dollar americain et a limiter l'impact des fluctuations des taux d'interet internationaux.
Deux semaines plus tard l'Ethiopie a entame des negociations avec la Chine pour convertir une partie de la dette de 695 23 milliards de shillings du Kenya (equivalent a environ 4 5 milliards de dollars) en yuan. Addis-Abeba espere que cela reduira les coûts financiers et resserrera davantage les relations commerciales avec Pekin.
Dans une declaration adressee a Bloomberg le 11 novembre 25 le porte-parole du FMI a estime que l'echange de devises etrangeres est 'une approche proactive de la gestion de la dette' mais a souligne que son efficacite depend de la structure et de la capacite de controle du risque de change.
De telles transactions peuvent contribuer a reduire les coûts mais peuvent egalement entraîner des risques monetaires si elles ne sont pas conçues dans le cadre d'une strategie a long terme' a declare un representant du FMI.
Le FMI recommande aux pays d'integrer les activites d'echange de devises dans leurs strategies de gestion de la dette et de reserves a moyen terme afin d'assurer un equilibre entre les coûts et les risques.
La demarche du Kenya intervient alors que les creanciers occidentaux - dont le FMI et la Banque mondiale (BM) - s'inquietent du fait que ce pays utilise des prets preferentiels en dollars americains pour rembourser la dette chinoise au lieu d'investir dans des projets nationaux.

Le conseiller economique du president kenyan William Ruto - M. David Ndii - a revele que les institutions financieres multilaterales 'ont pose la question de savoir pourquoi elles doivent continuer a soutenir le Kenya alors que la majeure partie de l'argent va au remboursement de la dette chinoise'.
Cette pression selon M. Ndii est l'un des facteurs qui ont conduit le Kenya a decider de restructurer sa dette et de la convertir en yuan.
En mars 2025 la dette exterieure totale du Kenya s'elevait a environ 32 milliards de dollars dont 4 2 milliards de dollars de dette chinoise. Les paiements a la Banque d'import-export de Chine (Exim Bank of China) representaient environ 1/4 du coût total du remboursement de la dette exterieure.
Grace au transfert d'une partie du pret en yuan le Kenya a reduit ses taux d'interet annuels et prolonge la duree du remboursement de la dette liberant ainsi davantage de ressources pour les secteurs prioritaires du pays.
En fait le shilling kenyan en 2025 a maintenu une stabilite rare par rapport au dollar americain grace a des reserves de change solides a des flux de change abondants et a une politique monetaire rigoureuse. Mais cette stabilite selon le FMI pourrait affaiblir la capacite de gestion de la politique monetaire et de controle de l'inflation si elle est liee a des accords de swap complexes.