La Hongrie est un pays qui s'oppose fermement a l'adhesion de l'Ukraine a l'UE en raison de la 'protection des droits linguistiques' de la communaute hongroise vivant dans l'ouest de l'Ukraine. Cependant les observateurs estiment que meme si Budapest ne l'oblige plus la route vers la'maison commune europeenne' de Kiev reste difficile.
La commissaire a l'elargissement de l'UE Mme Marta Kos a souligne que le soutien politique n'est pas suffisant : 'Nous devons voir des progres concrets dans les reformes en particulier dans la garantie de l'independance de la justice et la mise en œuvre stricte des reglementations anti-corruption'.
La realite montre que l'Ukraine est toujours en difficulte a equilibrer la reforme et la politique interieure. Fin juillet le Parlement ukrainien a adopte une reglementation augmentant le controle du procureur general sur les agences anticorruption - une mesure qui a provoque une vive reaction de la part de l'UE et de ses partenaires occidentaux. Face a la pression internationale et a l'opinion publique nationale Kiev a ete contraint de retirer cette decision qui revelait clairement les difficultes d'une politique en transition.
Dans ce contexte certains pays de l'UE cherchent a « franchir la barriere de la Hongrie » - permettant de mettre en œuvre des etapes techniques dans le processus de negociation sans ouvrir l'ensemble du nouveau programme. Cependant cette solution necessite toujours un large consensus entre les Etats membres ce qui n'est pas facile a obtenir alors que l'Europe est profondement divisee sur la question ukrainienne.
La presidente de la Commission europeenne Ursula von der Leyen a declare que si le rythme actuel des reformes etait maintenu l'Ukraine pourrait rejoindre l'UE avant 2030. Malgre cela de nombreux diplomates estiment qu'il s'agit d'un objectif 'plus optimiste que realiste' car le volume de travail que Kiev doit accomplir est toujours enorme - des reformes juridiques et economiques a la normalisation des criteres d'integration.
Pour le peuple ukrainien l'UE n'est pas seulement une destination economique mais aussi un symbole de liberte de democratie et de securite en particulier dans un contexte ou le pays subit les lourdes consequences du conflit. Mais meme au sein de l'UE de nombreux pays restent hesitants a admettre un pays en conflit craignant les coûts de reconstruction et les risques politiques que cela entraîne.