Depuis que la Russie a mene une operation militaire en Ukraine et a ete sanctionnee pour petrole et gaz l'Union europeenne (UE) n'a toujours pas pu se separer completement de l'approvisionnement en gaz de Moscou.
Bien que la part du gaz russe dans les importations totales de l'UE ait fortement diminue - passant de plus de 40 % en 2021 a moins de 15 % aujourd'hui - cette ligne d'energie trouve toujours une 'porte d'echappement souterraine' via des canaux intermediaires.
L'une des lignes les plus importantes est le Stream turc (TurkStream) - un gazoduc de la Russie via la mer Noire vers la Turquie puis vers la Bulgarie la Hongrie et la Serbie. Bien qu'il ne soit pas publiquement reconnu de nombreux pays d'Europe de l'Est dependent toujours secretement de cette source d'approvisionnement pour maintenir la stabilite energetique en particulier en hiver.
Selon les donnees de l'Agence internationale de l'energie (AIEA) la Hongrie est actuellement le pays de l'UE qui importe le plus de gaz russe representant plus de 70 % de la demande interieure. La Serbie - bien qu'elle ne soit pas membre de l'UE - joue egalement un role de « poste de transit » important dans ce corridor.
La Turquie en tant que mediateur entre la Russie et l'Europe devrait saisir l'opportunite de devenir un centre gazier regional a la fois pour repondre a la demande interieure et pour reexporter une partie de l'energie russe sous forme de gaz mixte vers les marches voisins.
Outre les gazoducs une autre voie plus sophistiquee est le gaz naturel liquefie (GNL). La Russie par le biais d'entreprises comme Novatek exporte toujours du GNL vers l'Europe par le biais de ports intermediaires en Espagne en France et en Belgique.
En raison des reglementations de sanctions actuelles de l'UE principalement axees sur le gaz des gazoducs de nombreux lots de GNL russes - en particulier du projet Yamal GNL - sont toujours mis sur le marche sous forme de 'produits transitoires'.
Ils sont generalement decharges dans des ports tels que Zeebrugge (Belgique) ou Montoir-de-Bretagne (France) puis reexportes sous une autre marque.
Selon une analyse de l'organisation Global Witness au cours des 9 premiers mois de 2025 l'UE a encore importe environ 16 milliards de m3 de GNL russes soit pres de 40 % des exportations totales de GNL de Moscou.

Les pays d'Europe occidentale en particulier l'Allemagne et les Pays-Bas intensifient leurs investissements dans les energies renouvelables et importent du GNL des Etats-Unis de Norvege et du Qatar. Cependant avec de vieilles infrastructures et une forte demande de consommation l'elimination complete du gaz russe reste un probleme difficile.
Les experts estiment que l'imposition par l'UE d'une interdiction totale du gaz russe en 2028 est principalement symbolique car les 'portes d'echappement souterraines' par les intermediaires sont toujours difficiles a controler de maniere approfondie. La Russie quant a elle maintient toujours un flux de revenus stable de l'energie - meme si elle doit vendre a des prix de commission plus eleves.
Le groupe energetique russe Gazprom a annonce une nouvelle augmentation de ses benefices au troisieme trimestre 2025 en grande partie grace aux exportations vers la Turquie et aux revenus du GNL par le biais de filiales. La Russie renforce egalement sa cooperation avec la Chine et l'Inde dans le secteur de l'energie pour compenser les pertes de l'Europe.