Repondant a la presse americaine, un responsable russe a declare que le systeme financier de ce pays etait confronte a des pressions importantes.
Il est impossible d'exclure la possibilite d'une crise bancaire", a declare le responsable russe, tout en exprimant son souhait que le conflit ne continue pas a se prolonger ou a s'intensifier.
Cette evaluation a ete faite dans un contexte ou l'economie russe est sur le point d'entrer dans sa 5e annee depuis le debut du conflit ukrainien.
Auparavant, Moscou avait surpris en maintenant un certain niveau de stabilite malgre les vastes sanctions occidentales.
L'augmentation des importations de petrole russe par la Chine et l'Inde a des prix preferentiels a aide la Russie a preserver une source de revenus importante, au service des depenses budgetaires et de la defense.
Cependant, le tableau recent est moins favorable. Les prix mondiaux de l'energie baissent, tandis que les Etats-Unis et l'Europe continuent de s'etendre et de renforcer les sanctions.
Selon les chiffres publies, les recettes petrolieres et gazieres de la Russie au cours des 11 premiers mois de l'annee ont diminue d'environ 22% par rapport a la meme periode. Certaines estimations indiquent que les recettes en decembre pourraient diminuer encore plus fortement si cette tendance persistait.
Pour compenser le deficit de recettes, le gouvernement russe a utilise le Fonds national d'actifs - une reserve financiere accumulee depuis de nombreuses annees. Cependant, la marge de manœuvre de ce fonds se reduit, obligeant les autorites a envisager d'autres solutions d'augmentation des recettes, notamment des ajustements fiscaux.
Dans le secteur monetaire, la Banque centrale de Russie maintient toujours une politique de taux d'interet eleves afin de controler l'inflation dans un contexte de marche du travail serre. Malgre certains ajustements, le niveau des taux d'interet eleves affecte toujours les depenses et les investissements, en particulier dans le secteur de la consommation.
Les donnees russes montrent que certaines entreprises commencent a rencontrer des difficultes en termes de flux de tresorerie. Les salaires en retard en octobre ont fortement augmente par rapport a la meme periode de l'annee precedente, pour atteindre plus de 27 millions de dollars. Par ailleurs, la reduction des heures de travail ou les conges alternes sont egalement apparus dans certains secteurs.
En juin, les banques russes ont tire la sonnette d'alarme d'une crise de la dette potentielle alors que les taux d'interet eleves pesent lourdement sur la capacite de remboursement des emprunteurs. Toujours ce mois-la, le chef de l'Union des industriels et des hommes d'affaires russes a averti que de nombreuses entreprises etaient dans un "etat de faillite imminente".
Le PDG de Sberbank - la plus grande banque russe - M. German Gref, a egalement declare en septembre que l'economie etait dans une phase de "stacle technique", apres un ralentissement de la croissance notable au cours des mois precedents.
Les organisations de recherche russes ont egalement emis des evaluations prudentes. Le Centre d'analyse macroeconomique et de previsions a court terme estime que si la pression de la dette continue d'augmenter et que la confiance des deposants diminue, le systeme bancaire pourrait faire face a de nombreux defis dans les temps a venir.
Selon M. Dmitry Belousov, chef du centre, l'economie russe est confrontee au risque de tomber dans un etat de faible croissance accompagne d'inflation, necessitant des mesures de gestion plus prudentes et flexibles.