La première réunion importante de la série de conférences chargées sur ce sujet s'est tenue le 8 décembre à Londres en Angleterre.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky rencontrera le Premier ministre allemand Friedrich Merz, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Sir Keir Starmer.
L'Angleterre la France et l'Allemagne souvent appelés le groupe e3 sont en train de devenir le principal axe décisionnel de l'Europe.
Cependant les choix les plus urgents concernant l'avenir de l'Ukraine cette semaine ont été présentés à Bruxelles non pas en tant que 'capitale de l'UE' mais en tant que capitale du Royaume de Belgique.
Le 3 décembre la Commission européenne a annoncé sa proposition d'utiliser les actifs russes gelés d'environ 210 milliards d'euros situés en Europe pour garantir le prêt de soutien à l'Ukraine.
Le prêt initial est estimé à 90 milliards d'euros mais pourrait être augmenté. Sans aide supplémentaire l'Ukraine devrait manquer d'argent dès mars ou avril de l'année prochaine.
La Belgique qui détient la majeure partie des actifs russes gelés s'est opposée à l'idée dès le départ et est devenue plus résolue récemment.
La question de savoir si l'Ukraine reçoit ou non le prêt dépend fortement de la capacité des grandes puissances de l'UE à convaincre la Belgique de trouver un terrain d'entente avec la Commission européenne.
Le Premier ministre belge Bart De Wever craint que ce pays ne prenne des risques pour les 185 milliards d'euros d'actifs russes gelés à Euroclear - un centre de dépôt situé en Belgique - si la Russie réclame ces actifs après la levée des sanctions.
L'UE affirme que ce plan élimine les risques pour la Belgique : les banques détenant des actifs russes prêteront à l'UE à un taux d'intérêt correspondant (sans frais) l'UE prêtera ensuite à l'Ukraine et assumera la responsabilité du remboursement aux banques. Tout le bloc partagera les risques.
Cependant le Premier ministre belge De Wever craint qu'un pays de l'UE comme la Hongrie qui est proche de la Russie ne décide de prolonger les sanctions sans demander à la Russie d'indemniser. À ce moment-là Moscou pourrait récupérer ses biens.
Le Premier ministre De Wever craint également que la Russie ne riposte à la Belgique d'autres manières.
La proposition d'utiliser les actifs russes pour garantir un important prêt à l'Ukraine est devenue une mesure importante de la détermination de l'Europe.
Pendant ce temps les gouvernements doivent encore injecter leur propre budget pour soutenir l'Ukraine. La semaine dernière seulement l'Allemagne a accordé 100 millions d'euros pour réparer les infrastructures énergétiques ukrainiennes et les Pays-Bas ont envoyé 250 millions d'euros pour que l'Ukraine achète des armes.
Avec l'argument juridique actuel l'UE peut ignorer l'opposition de la Belgique pour adopter le plan mais le risque de divisions internes est très élevé. La proposition doit être adoptée lors du sommet du 18 décembre. En cas d'échec certains pays envisagent d'émettre une dette commune de l'UE pour créer un prêt temporaire pour soutenir l'Ukraine.
D'ici là les dirigeants européens continueront de trouver tous les moyens de convaincre la Belgique.