Dans la scene du tunnel chirurgical etroit ou les blesses et les malades sont 'classes comme des poissons' un soldat avec les deux jambes paralysees est allonge silencieusement sur le lit d'hopital.
A premiere vue le public pensait qu'il s'agissait d'un produit de maquillage ou d'effets speciaux cinematographiques. Mais la verite est plus douloureuse et plus realiste : c'est un blesse qui a combattu directement et a laisse une partie de son corps sur le champ de bataille de Quang Tri.
Non seulement un mais de nombreux anciens combattants porteurs de blessures sont presents sur le plateau de tournage de 'Mua do' pour continuer a 'roler' dans une autre guerre - se battre pour que la memoire ne s'estompe pas.
Ils sont venus a l'equipe de tournage avec un esprit optimiste certaines personnes ont meme plaisante en disant : 'Voulez-vous une fracture de la main une fracture de la jambe ou un aveugle? Une invalidite de 1⁄4 ou 3⁄4?' Des paroles douces qui ont ebranle toute l'equipe car derriere cet humour se cache la douleur de la guerre gravee dans la chair. Dans des conditions de tournage difficiles avec un froid glacial du centre les soldats portent toujours des uniformes min


Pour les blesses militaires ils n'ont pas besoin de 'jouer'. Chaque regard chaque mouvement chaque cicatrice est une preuve vivante du passe. Ils sont retournes a la citadelle non seulement pour soutenir l'equipe de tournage mais aussi pour etre une fois de plus pres de leurs camarades pour raconter l'histoire inachevee de la generation qui est restee au bord de la riviere Thach Han. Le realisateur Dang Thai Huyen a dit avec emotion :
C'est la presence des blesses de guerre qui a fait que le film 'Mua do' a depasse le cadre d'une œuvre cinematographique. Il est devenu un pont entre le present et le passe entre les blessures encore profondes et la gratitude de la generation d'aujourd'hui. Ils - les personnes qui ont perdu une partie de leur corps - continuent de donner leurs souvenirs et leur esprit indomptable au cinema au pays.
Et grace a cela 'Mua do' depeint non seulement la guerre par des images mais aussi par le souffle des temoins historiques vivants afin que chaque spectateur qui quitte le cinema apporte une gorgee d'encens en memoire des heros tombes.