Le 3 novembre la Commission centrale de controle de la discipline de Chine (CCDI) l'organe de lutte contre la corruption de premier plan du pays a publie deux declarations distinctes annonçant l'exclusion du Parti communiste de deux anciens hauts fonctionnaires. Tous deux sont accuses de graves violations de la discipline et de la loi.
Ces actions ciblent M. Vuong Kien Quan - ancien vice-president du Comite de regulation des valeurs mobilieres de Chine (CSRC) et M. Tu Hien Binh - ancien directeur adjoint du Comite national de reforme et de developpement (NDRC). L'organisme de surveillance de la corruption a declare que les deux hommes etaient soupçonnes de corruption dans des affaires decrites comme ayant une « nature grave » et causant des « effets negatifs ».
L'elimination du parti est l'une des sanctions les plus severes du systeme politique chinois souvent consideree comme la derniere etape avant que l'affaire ne soit officiellement transferee a l'organe judiciaire pour poursuites penales et proces. Cette decision montre que la campagne de lutte contre la corruption 'detruire les tigres' initiee par le secretaire general et president chinois Xi Jinping se poursuit avec force.
L'affaire de M. Vuong Kien Quan a particulierement attire l'attention car elle concerne directement le secteur financier l'un des points centraux de la campagne de lutte contre la corruption au cours des deux dernieres annees.
Le CSRC est le plus grand organisme de surveillance du marche boursier de Chine. Pekin a recemment intensifie sa campagne de lutte contre la corruption dans l'ensemble du systeme financier bancaire et des grandes entreprises publiques afin d'assainir le marche et de minimiser les risques systemiques qui pourraient menacer la stabilite economique. Le fait qu'un ancien dirigeant de haut rang du CSRC ait ete 'choque' est considere comme un message d'avertissement ferme envoye a l'ensemble du secteur.
De meme l'exclusion de M. Tu Hien Binh du parti est egalement symbolique. Le NDRC ou il a travaille est considere comme l'organisme responsable de l'elaboration des plans macroeconomiques et de l'approbation de grands projets d'investissement dans tout le pays. Cela montre que la campagne de lutte contre la corruption ne couvre aucun domaine y compris les agences de planification des politiques les plus puissantes.
Selon la procedure habituelle de la Chine apres l'exclusion du parti les revenus illegaux de ces deux anciens fonctionnaires seront confisques. Leur dossier sera transmis au ministere public pour examen et poursuites pour corruption et autres chefs d'accusation. Les deux hommes risquent la possibilite de recevoir de lourdes peines de prison s'ils sont reconnus coupables par le tribunal.
Dans un contexte ou l'economie chinoise est confrontee a de nombreux defis la campagne anticorruption semble etre renforcee afin de renforcer la discipline du parti d'eliminer les risques financiers et de regagner la confiance du public ainsi que des investisseurs.