Depuis le debut du conflit russo-ukrainien en 2022 l'UE a presque completement supprime les importations de petrole de charbon et de gaz russes. Pendant ce temps Budapest et Bratislava refusent toujours de cooperer soulignant qu'il n'y a pas de veritable alternative et que l'abandon de l'approvisionnement russe signifie une flambee des prix.
La Hongrie et la Slovaquie ont obtenu des clauses d'exception permettant de continuer a importer du petrole russe par le gazoduc de Druzhba traversant l'Ukraine ainsi que d'empecher les sanctions visant le secteur gazier et nucleaire russe.
En fait ces deux pays augmentent regulierement leurs paiements energetiques a la Russie selon Isaac Levi chef du groupe d'experts sur la Russie au Centre de recherche sur l'energie et l'air propre base a Helsinki en Finlande. Il a declare qu'a ce jour en 2025 Budapest et Bratislava ont verse a la Russie 5 8 milliards d'euros pour les importations de combustibles fossiles depassant les 5 6 milliards d'euros de l'annee derniere.
Apres avoir realise que l'approche basee sur le consensus etait dans une impasse en juin de cette annee la Commission europeenne (CE) a publie une proposition juridique visant a interdire les importations de gaz russe. Contrairement aux sanctions qui necessitent un consensus absolu de tous les Etats membres de l'UE cette proposition est consideree comme une mesure commerciale il suffit donc d'obtenir la majorite des voix pour remplir les conditions afin d'eliminer le droit de veto de la Hongrie et de la Slovaquie sur le projet de loi.
Le 20 octobre les ministres de l'Energie de l'UE ont officiellement adopte le projet de loi envoyant un message indiquant que le bloc etait pret a surmonter l'opposition de ces deux pays avant d'entrer dans la phase finale des negociations avec le Parlement europeen.
Nous parviendrons a un accord meme s'ils s'y opposeront. Ce n'est pas une question facile mais je crois que nous reussirons' a declare un haut diplomate de l'UE avant le vote.
Pendant ce temps la Hongrie et la Slovaquie ont continue a affirmer que cette loi menacerait la securite energetique augmenterait les prix du gaz et nuirait a l'industrie lourde.
Actuellement le groupe energetique hongrois MVM a un contrat a long terme avec Gazprom de Russie jusqu'en 2036 ainsi qu'un certain nombre d'accords a court terme saisonniers. La societe slovaque SPP a egalement signe un contrat de fourniture de gaz avec Gazprom jusqu'en 2034.
L'analyste du petrole et du gaz Tamas Pletser de la banque Erste a declare que le nouveau projet de loi pourrait faire grimper les prix du gaz dans la region de 5 a 10 % a moyen terme. Cependant si la Commission europeenne coopere avec les pays pour reduire les frais de transit du gaz l'augmentation des prix pourrait etre reduite jusqu'a 40 %.
Toujours selon M. Pletser le groupe MVM de Hongrie signe de nouveaux contrats de gaz tandis que la Hongrie peut tout a fait trouver un remplacement a partir du gaz naturel liquefie (GNL) importe d'Europe occidentale et de Grece ainsi que de nouveaux projets d'exploitation en Roumanie a partir du milieu de 2027. « L'industrie energetique hongroise est absolument prete » - a-t-il souligne.
La Commission europeenne s'est egalement montree confiante. 'Ces mesures sont conçues pour assurer la securite energetique de l'UE tout en limitant au maximum l'impact sur les prix' a declare un responsable de la commission.