La Turquie a reaffirme son engagement a maintenir des relations energetiques avec la Russie et a rejete l'appel des Etats-Unis a couper la Russie du reseau d'approvisionnement en gaz du pays.
Le ministre turc de l'Energie Alparslan Bayraktar a souligne que les contrats existants et la dependance technique rendent impossible l'arret soudain du gaz russe.
Nous ne pouvons pas dire aux gens : Nous n'avons plus de gaz' a declare le ministre Alparslan Bayraktar soulignant que la Turquie doit garantir une approvisionnement continue en provenance de Russie d'Azerbaïdjan du Turkmenistan et d'autres sources en hiver.
Il a affirme que la Turquie n'abandonnerait pas les accords de gaz avec la Russie malgre les appels des Etats-Unis. Il a souligne que cette decision est liee aux infrastructures : Les raffineries de petrole de la Turquie etaient auparavant conçues pour traiter les sources d'entree dans la region ce qui a fait de l'achat de marchandises a la Russie un besoin essentiel en termes commerciaux et techniques.
La Turquie depend toujours fortement de la Russie pour sa demande de gaz avec une approvisionnement russe representant plus de 40 % des importations.
Ankara a poursuivi la diversification par le biais d'accords de GNL avec les Etats-Unis l'Algerie et Oman. Des negociations sont egalement en cours avec ExxonMobil sur un contrat de fourniture de GNL a long terme qui pourrait fournir jusqu'a 2 5 millions de tonnes par an repondant a environ 7 % de la demande de gaz du pays. Cependant ces efforts ne compenseront pas le volume de gaz russe.
Pour faire face aux sanctions visant Gazprombank de Russie - la banque qui soutient le paiement du commerce du gaz - les Etats-Unis ont accorde a la Turquie un exoneration prolongee jusqu'en mai permettant a la Turquie de continuer a payer a la Russie malgre les sanctions americaines.
Les analystes soulignent l'incertitude de l'equilibre de la Turquie : D'une part la pression politique de Washington et de ses allies occidentaux ; d'autre part la demande interieure les restrictions financieres et la situation reelle des infrastructures necessitant un flux de gaz stable.
Les importations de GNL de la Turquie sur le marche au comptant ont augmente mais les coûts plus eleves rendent l'utilisation de GNL pour un remplacement general inenvisageable.
Pour sa part la Russie souhaite toujours maintenir la Turquie comme client. La Russie a profite des exportations de gaz comme un levier economique et geopolitique. Le refus de la Turquie de rompre ses relations gazieres avec la Russie pourrait reaffirmer la confiance de la Russie dans la capacite de reprise des relations energetiques de ce pays en dehors des clients europeens.
Cependant la Turquie suit egalement la situation energetique changeante en mer Noire dans laquelle la production de gaz de la Turquie devrait augmenter dans les annees a venir.
Ankara prevoit que l'augmentation de la production nationale de gaz pourrait reduire la dependance aux importations dans une certaine mesure meme si ce processus de transition se deroulera progressivement et non immediatement.