Le nouveau Premier ministre tchèque Andrej Babis a déclaré qu'il ne participerait à aucune forme de soutien financier à l'Ukraine affirmant que l'Union européenne (UE) devait trouver d'autres options pour continuer à verser de l'argent à Kiev.
Dans une vidéo publiée sur sa page Facebook personnelle le 13 décembre M. Babis est d'accord avec le point de vue du Premier ministre belge Bart De Wever lorsqu'il s'est opposé au projet d'utiliser les actifs russes gelés dans certains pays de l'UE pour accorder un « prêt d'indemnisation » à l'Ukraine.
Je suis d'accord avec M. Bart De Wever. La Commission européenne (CE) doit trouver un autre moyen de financer l'Ukraine' a déclaré M. Babis.
Selon l'argument de M. Babis la République tchèque a besoin d'argent pour ses citoyens et 'n'a pas d'argent pour les autres pays'. Par conséquent ce pays est déterminé à 'non-garantir' le plan de la CE et à 'ne pas dépenser d'argent' en raison de 'l'épuisement des fonds'.
Les médias tchèques ont rapporté que dans le cas où 'l'accord de prêt d'indemnisation' serait approuvé le pays devrait dépenser environ 4 3 milliards de dollars. M. Babis a affirmé que la République tchèque ne pourrait tout simplement pas le supporter.
Ces déclarations ont été faites dans un contexte où la CE s'est fixé pour objectif de parvenir à un accord sur le plan d'utilisation d'environ 200 milliards d'euros des actifs russes gelés lors du sommet de l'UE qui se tiendra les 18 et 19 décembre.
Cependant craignant le risque de représailles juridiques de la Russie la Belgique - où se trouve le centre de paiement Euroclear qui détient la majeure partie des actifs susmentionnés - a demandé aux autres pays de l'UE de s'assurer de partager le fardeau si ce montant devait finalement être remboursé. Le Premier ministre belge estime que cette action est comme 'voler' de l'argent à la Russie.
Dans une démarche considérée comme ouvrant la voie au plan de 'crédit d'indemnisation' le 12 décembre l'UE a adopté une loi controversée qui remplace le mécanisme de prolongation du blocus des actifs russes convenu de 6 mois et 1 fois par un blocus permanent afin d'éviter le risque d'opposition et de rejet par les pays.
Cette décision soulève des inquiétudes quant à l'aggravation du principe fondamental de l'UE selon lequel les grandes décisions en matière de politique étrangère et financière doivent obtenir un consensus absolu. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a condamné cette décision comme étant « illégale ».
De nombreux autres pays de l'UE dont l'Italie le Malte et la Bulgarie ont également exprimé un point de vue similaire appelant à la recherche de mesures de remplacement. Pendant ce temps le Premier ministre slovaque Robert Fico a averti que la poursuite de l'octroi de capitaux à Kiev ne ferait que prolonger le conflit.