Apres que la Pologne a accuse deux Ukrainiens d'avoir place des explosifs pour detruire une ligne ferroviaire dans le pays la Russie a repondu que l'accusation etait devenue un 'probleme familier'. La controverse s'est intensifiee lorsque le Kremlin a rappele l'affaire de Varsovie refusant d'expulser des suspects de sabotage de Nord Stream.
S'exprimant sur la chaîne Russia-1 le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a declare qu'il serait « tres etrange que la Russie ne soit pas la premiere partie a etre blamee » pour les sabotages ferroviaires en Pologne.
Ce commentaire intervient immediatement apres que le Premier ministre polonais Donald Tusk a rapporte au Parlement que les deux suspects - tous deux citoyens ukrainiens - avaient place des explosifs sur la ligne ferroviaire Varsovie - Lublin et se sont enfuis vers le Belarus. M. Tusk a declare que ces deux personnes 'cooperaient avec les renseignements russes'.
A Moscou la reaction a ete immediatement poussee a son paroxysme. Le porte-parole Peskov a declare que la Pologne etait l'endroit ou 'la russophobie (phobie contre la Russie) est la plus forte d'Europe' et que Varsovie s'efforçait de 'passer l'Europe occidentale' en attribuant toutes les affaires a la Russie.
Selon lui le point a considerer ne reside pas seulement dans les accusations portees contre Moscou mais aussi dans le fait que les citoyens ukrainiens apparaissent une fois de plus dans des attaques majeures contre les infrastructures.
M. Peskov a affirme que la Pologne est entraînee dans un tas d'histoires contradictoires en particulier en regardant la maniere dont Varsovie traite les affaires liees aux Ukrainiens auparavant.
Il a evoque l'explosion du gazoduc Nord Stream en 2022 - l'un des plus grands blocages des relations russo-occidentales. Bien que Moscou ait completement rejete l'hypothese que le groupe de plongeurs ukrainiens avait effondre le gazoduc M. Peskov a estime que le fait que le tribunal polonais ait refuse le mois dernier d'expulser un suspect ukrainien en Allemagne montre que Varsovie 'choisit une histoire qui correspond a ses interets'.
Selon les autorites allemandes un petit groupe de plongeurs ukrainiens a explose 3 des 4 branches des deux gazoducs Nord Stream et Nord Stream 2 - le gazoduc transportant du gaz russe vers l'Allemagne. Le Kremlin a qualifie cette hypothese de deraisonnable. Mais Varsovie a declare que la demande d'extradition de l'Allemagne etait sans fondement.
Les tensions se sont accrues lorsque le Premier ministre polonais Donald Tusk a recemment declare : 'Le probleme de Nord Stream 2 n'est pas qu'il soit effondre mais qu'il soit construit'. Selon M. Peskov cette declaration reflete une attitude prete a justifier les actes de sabotage s'ils nuisent a la Russie.
Dans un contexte ou les soupçons de sabotage du nouveau chemin de fer ne sont pas encore confirmes le fait que les deux parties ont constamment retire le dossier Nord Stream montre que les relations russo-polonaises glissent plus profondement dans le cycle de confrontation.