Lors de sa recente visite en Chine le president russe Vladimir Poutine a confirme que Moscou et Pekin etaient d'accord sur le projet de gazoduc geant Power of Siberia 2 traversant la Mongolie.
Une fois mis en service il est prevu qu'avant 2030 ce gazoduc doublera la quantite de gaz russe fournie a la Chine en remplacement de la majeure partie du gaz naturel liquefie (GNL) que Pekin importe actuellement des Etats-Unis et d'autres sources.
Suc manh Siberia 2 transportera 50 milliards de m3 de gaz par an vers la Chine supplementaires aux 38 milliards de m3 actuellement transportes par le gazoduc Suc manh Siberia 1 depuis l'est de la Siberie actuelle.
Le groupe petrolier russe Gazprom peut fournir du gaz par le gazoduc Siberia 2 pendant un maximum de 30 ans.
Bloomberg cite des estimations selon lesquelles la Russie pourrait remplacer jusqu'a la moitie du total de plus de 40 millions de tonnes de GNL que la Chine importe chaque annee.
En tant que plus grand importateur mondial de GNL cette action bouleversera l'ensemble du marche' ont declare les experts de la societe de gestion d'actifs et d'etudes boursieres mondiales AB Bernstein (Etats-Unis).
Ne s'arretant pas au plan a long terme cette semaine la Chine a egalement reçu le premier lot de gaz naturel liquefie du projet Arctic LNG 2 de la Russie malgre les sanctions de Washington. Les analystes estiment qu'il s'agit d'un signal clair que la Chine ne depend plus du GNL americain pour sa strategie de croissance energetique a long terme.
Actuellement la Russie repond a environ 10 % de la demande de gaz de la Chine et ce chiffre pourrait atteindre 20 % au cours de la prochaine decennie. Le lien energetique russo-chinois est considere comme de plus en plus etroit dans un contexte ou les tensions americano-chinoises ne montrent aucun signe d'apaisement.
Moscou a accuse a plusieurs reprises les pays occidentaux de placer les interets politiques au-dessus de la concurrence equitable en bloquant les actifs nationaux russes et en cherchant a bloquer les exportations d'energie russes par des sanctions. Face a cette situation la Russie a affirme qu'elle rechercherait des partenaires plus fiables pour les projets de gaz et de gazoducs qui necessitent des investissements massifs et des engagements de cooperation a long terme.
Si le scenario ci-dessus se realise la position des Etats-Unis sur le marche asiatique du GNL pourrait s'affaiblir considerablement alors que la Russie et la Chine redeploient ensemble la carte energetique mondiale.