L'activité dans l'une des portes d'entrée d'exportation de pétrole les plus importantes au monde - le point de transit d'environ 80 % du pétrole brut du Kazakhstan vers le marché - a dû être temporairement suspendue après qu'un pilier d'ancrage au large a été gravement endommagé lors d'une attaque tôt le matin du 29 novembre selon le consortium de pipelines Caspi (Caspian Pipeline Consortium - CPC).
Le CPC a déclaré que l'incident s'est produit à 4h06 du matin heure de Moscou lorsque des drones maritimes (navires sans pilote) ont percuté le système d'ancrage numéro 2 (SMP-2) dans la zone portuaire de Novorossiysk sur la côte de la mer Noire. L'explosion a gravement endommagé le complexe d'équipements obligeant le système à activer le mode de protection d'urgence et à fermer toute la conduite de connexion.
Selon les premières informations il n'y a pas de pétrole qui a débordé en mer et il n'y a pas eu de victimes dans l'équipe d'exploitation. Cependant CPC affirme qu''il est impossible de continuer à exploiter le SMP-2'' ce qui signifie que l'activité d'exportation via ce point d'ancrage sera interrompue.
Aucune partie n'a encore revendiqué la responsabilité. Cependant l'attaque s'accompagne d'une série d'incidents similaires considérés comme liés à l'Ukraine.
En septembre des drones ont attaqué le port de Novorossiysk endommageant le bureau de CPC.
En février, des drones ont ciblé la station de pompage de Kropotkinskaya du groupe.
Récemment selon Interfax - Ukraine citant le Service de sécurité ukrainien (SBU) deux pétroliers russes en mer Noire ont été touchés par des drones de la marine.

CPC - un consortium de grands groupes énergétiques russes américains kazakhs et de nombreux pays européens - décrit l'incident comme une attaque ciblée contre les infrastructures au service des intérêts de nombreux pays.
La déclaration souligne que CPC n'a jamais été soumis à des sanctions quelconques ce qui reflète son rôle dans la garantie des intérêts des actionnaires occidentaux.
Face au risque d'interruption prolongée le Kazakhstan a activé un plan d'orientation du pétrole vers des pipelines de remplacement afin de maintenir les exportations dans un contexte où le CPC est la principale ligne de transport.
Toujours selon le CPC il s'agit de la troisième attaque contre une installation civile protégée par le droit international. Auparavant le directeur du Service fédéral de sécurité russe (FSB) Aleksandr Bortnikov avait averti que l'Ukraine se préparait à intensifier la destruction des biens énergétiques appartenant à la propriété internationale.
Fondée en 1992 la CPC est responsable de la construction et de l'exploitation d'une pipeline de 1 500 km de long reliant les champs pétrolifères de l'ouest du Kazakhstan au port maritime de Novorossiysk. C'est le fer de lance des exportations de pétrole du Kazakhstan. Rien que l'année dernière le système a transporté environ 63 millions de tonnes de pétrole dont 74 % appartiennent à des clients étrangers.
Cette attaque de drone maritime a non seulement paralysé un maillon clé mais a également soulevé des inquiétudes quant à la sécurité des infrastructures énergétiques mondiales en particulier dans le contexte du conflit russo-ukrainien qui s'étend de plus en plus à des cibles d'importance internationale.