Le 21 août Mme Paetongtarn Shinawatra - la Premiere ministre thaïlandaise suspendue de ses fonctions - a eu une audience devant la Cour constitutionnelle sur la fuite d'enregistrements telephoniques avec le president du Senat cambodgien Hun Sen.
L'ancien senateur thaïlandais Direkrit Janeklongtham a fait l'eloge de Mme Paetongtarn Shinawatra pour sa reponse confiante et minutieuse devant les juges de la Cour constitutionnelle.
M. Direkrit Janeklongtham qui a participe directement a l'audience lorsque Mme Paetongtarn a temoigne a declare a Nation TV qu'elle etait apparue avec un ton calme exprimant sa confiance lorsqu'elle repondait aux questions des juges.
Mme Paetongtarn est actuellement suspendue de son poste de Premiere ministre en attendant les resultats de l'examen judiciaire apres que 36 senateurs ont depose une petition accusant elle d'avoir gravement viole les normes morales lors d'un appel telephonique avec M. Hun Sen. Les senateurs estiment qu'elle a cherche a satisfaire la partie cambodgienne et a mentionne le commandement de la 2e region militaire comme etant de l'autre camp.
Selon M. Direkrit, Mme Paetongtarn a donne deux points importants devant le tribunal.
Premierement elle explique que les expressions controversees dans l'enregistrement - telles que'si tu as quelque chose a dire dis-le-moi' ou 'il n'est pas de notre camp' - sont en fait une technique de negociation avancee. Elle a cite des documents du programme de l'universite de Harvard pour illustrer cette approche.

Deuxiemement elle a affirme que toutes ses declarations provenaient de bonne volonte et ne nuisaient pas a la Thaïlande et qu'elle-meme n'avait reçu aucun avantage personnel de l'appel telephonique.
La Cour constitutionnelle a souleve de nombreuses questions importantes a Mme Paetongtarn notamment : sa perception des principes de negociation avec les dirigeants etrangers ; si elle utilise un traducteur prive ou s'appuie uniquement sur le traducteur de M. Hun Sen ; sur quelle base croire que le traducteur de M. Hun Sen transmet exactement ses paroles.
La Cour constitutionnelle a egalement souleve la question de savoir pourquoi M. Suriya Juangroongruangkit a initialement nomme M. Phumtham Wechayachai Premier ministre par interim puis a de nouveau nomme M. Phumtham Wechayachai.
Le tribunal a egalement demande a expliquer la raison de la creation du Centre special charge de traiter la situation frontaliere Thaïlande - Cambodge alors que le Conseil national de securite a deja assume cette fonction.
Bien qu'il apprecie la reponse de Mme Paetongtarn M. Direkrit s'est dit preoccupe par la maniere dont le gouvernement traite les tensions frontalieres Thaïlande - Cambodge estimant que cette question continue de poser des defis a la securite et a la gouvernance nationales.
Le meme jour la Cour constitutionnelle a decide de raccourcir la date limite de depot du dernier rapport de plaidoirie dans le proces concernant le telegramme entre Mme Paetongtarn et M. Hun Sen. Selon la decision les parties doivent soumettre le document avant le 25 août soit 2 jours plus tot que la date limite initiale du 27 août. Si elles ne le soumettent pas a temps ils seront consideres comme abandonnant leur droit de soumission.
Le tribunal a declare que chaque juge n'aura qu'un jour pour preparer son opinion personnelle afin de garantir que la decision soit prise de maniere approfondie et complete.
Les etapes suivantes y compris la defense orale le vote et la lecture de la decision se deroulent toujours comme l'ancien calendrier le 29 août.