La Hongrie et la Slovaquie vont poursuivre l'Union européenne (UE) devant la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) afin de renverser l'interdiction de l'énergie russe dans le plan RePowerEU - a déclaré le ministre hongrois des Affaires étrangères Peter Szijjarto le 8 décembre.
Selon M. Szijjarto la plainte sera déposée 'immédiatement' après que la nouvelle réglementation sera adoptée par l'UE la semaine prochaine accompagnée d'une demande de suspension temporaire des clauses jusqu'à ce que l'affaire soit examinée.
L'initiative RePowerEU a été lancée par la Commission européenne en 2022 après l'escalade du conflit ukrainien dans le but d'éliminer complètement les importations de combustibles fossiles en provenance de Russie avant la fin de 2027.
La semaine dernière le Conseil européen et le Parlement européen ont conclu un accord préliminaire pour arrêter l'importation de GNL russe d'ici la fin de 2026 et mettre fin complètement au gaz russe par pipeline en novembre 2027.
Ceci est considéré comme un effort fort visant à réduire la dépendance stratégique de l'UE à l'égard de l'énergie russe. Cependant les deux membres la Hongrie et la Slovaquie se sont immédiatement vivement opposés.
Sur le réseau social X le ministre hongrois des Affaires étrangères Szijjarto a fait valoir que cette disposition était une « mesure de sanction » - qui exige l'approbation de tous les 27 États membres. La Commission européenne a rejeté le droit de veto de la Hongrie et de la Slovaquie en transférant la décision au droit commercial et énergétique de l'UE qui ne nécessite qu'un vote majoritaire.
M. Szijjarto a qualifié cette action de 'grande fraude juridique' allant à l'encontre du processus démocratique du bloc.
La Hongrie et la Slovaquie sont toutes deux fortement dépendantes du pétrole et du gaz russes en particulier dans les secteurs de l'industrie et de l'énergie électrique. Budapest avertit que si l'offre est complètement coupée leur sécurité énergétique sera menacée tandis que les prix des carburants pourraient grimper en flèche à un niveau incontrôlable.
Outre la Hongrie le Premier ministre slovaque Robert Fico a également souligné que le pays disposait d''une base juridique suffisante' pour participer au procès. Selon les analystes cela pourrait devenir l'un des plus grands défis juridiques pour la Commission européenne dans le domaine de l'énergie et des sanctions.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a averti à plusieurs reprises que la suppression par l'UE de l'énergie russe augmenterait les coûts provoquerait une instabilité à long terme et rendrait difficile pour les entreprises de survivre.
Si la CEJ déclare que les réglementations de l'UE violent les procédures juridiques le plan RePowerEU pourrait être suspendu ou être profondément modifié - ce que Bruxelles souhaite vivement éviter dans un contexte où le bloc s'efforce d'accélérer la diversification énergétique.