Fin septembre apres pres de 4 ans de debats l'UE a annonce de maniere inattendue un plan d'interdiction totale du gaz naturel liquefie (GNL) russe des 2026 soit un an plus tot que la feuille de route 2027.
Cette decision intervient quelques jours seulement apres que le president americain Donald Trump a vivement critique le fait que les pays europeens continuent d'importer du petrole et du gaz russes ce qui contribue indirectement au conflit russe en Ukraine.
Pour l'Union europeenne (UE) accelerer l'interdiction est une façon de montrer sa determination et de 'corresponder' avec les Etats-Unis. S'il est adopte il bloquera les grandes recettes de la Russie.
Cependant le Centre d'analyse des politiques europeennes (CEPA) souligne le point faible important de ce plan qui est l'interdiction temporaire.
Contrairement a la feuille de route d'elimination de l'energie russe en 2027 qui est permanente l'interdiction anticipee de 2026 ne dure que 6 mois et doit etre prolongee periodiquement avec un consensus absolu des 27 membres de l'UE.
Cela transforme les sanctions en 'agents politiques'. Il suffit qu'un pays pro-russes comme la Hongrie ou la Slovaquie prenne la parole pour que toute l'interdiction s'effondre. Et en fait ces deux pays ont profite a plusieurs reprises du vote pour obtenir un soutien financier de Bruxelles.
Chaque vote de prolongation creera de l'instabilite stimulera les fluctuations des prix de l'energie et obligera les entreprises et les consommateurs de l'UE a en supporter les consequences. L'Espagne - pays qui s'oppose a la feuille de route pour l'elimination du GNL - pourrait profiter de ce mecanisme pour promouvoir la levee de l'interdiction dans un avenir proche.
Si l'interdiction est renversee apres un cycle de 6 mois la Russie aura immediatement la possibilite de reapparaître sur le marche europeen. A ce moment-la non seulement l'UE n'echappera pas a la dependance mais tombera egalement dans un cercle vicieux de negociations prolongees.
De plus l'article 15 de la feuille de route energetique de l'UE autorise l'arret temporaire de l'interdiction en cas de 'grave menace a la securite de l'approvisionnement'. Mais ce concept n'est pas clairement defini et est facilement exploite par certains pays pour legaliser l'importation de gaz russe.
Les observateurs estiment que les dirigeants de l'UE agissent a la hate pour prouver une position ferme plutot que sur la base d'evaluations approfondies. Alors que l'objectif a long terme de l'Ukraine et de l'Union europeenne est de mettre fin definitivement a la dependance a l'egard de l'energie russe une demarche impulsive pourrait etre contre-productive et affaiblir cette strategie elle-meme.
En outre la demarche incoherente met egalement en difficulte les fournisseurs de GNL americains qui s'attendent a un marche europeen stable et a long terme. L'ambiguïte de la politique les rend difficiles d'identifier les opportunites et les plans d'investissement.