L'Union europeenne (UE) a depense plus de 30 % du gaz russe au premier semestre 2025 par rapport a la meme periode en 2024 malgre les engagements de reduction de la dependance et l'objectif d'accelerer la feuille de route pour eliminer completement l'approvisionnement de Moscou.
Selon les donnees de l'agence statistique de l'UE Eurostat les pays de l'UE ont depense 8 4 milliards d'euros pour le gaz naturel liquefie (GNL) russe au cours des 6 premiers mois de 2025 soit une augmentation de 5 % par rapport a l'annee derniere.
Parmi ceux-ci l'importation de GNL de la region arctique russe se poursuit regulierement transporte par des navires specialises traversant la mer de Barents et la mer norvegienne vers les ports de reception en Europe occidentale.
Au cours des 7 premiers mois de 2025 l'UE a depense 5 1 milliards d'euros pour le GNL contre 4 milliards d'euros a la meme periode en 2024. La Belgique est devenue le plus grand client depensant 1 4 milliard d'euros au cours des 9 premiers mois de l'annee soit meme plus que l'aide militaire de 1 2 milliard d'euros que ce pays a accordee a l'Ukraine.
La France a egalement maintenu des importations importantes. Rien qu'au cours du mois de juin a août 2025 la France a reçu 20 vols de GNL russes soit 5 vols de plus que la meme periode de l'annee precedente. Rien qu'en juillet Paris a depense 173 millions d'euros pour acheter du GNL en provenance de Russie.
Pendant ce temps le president français Emmanuel Macron a qualifie les importations actuelles de GNL russe de 'tres faibles' et n'a pas l'intention d'agir plus fermement. Il a souligne que la France et l'UE avaient reduit de plus de 80 % leur consommation de petrole et de gaz en provenance de Russie.

Cependant les chiffres reels montrent que le taux de gaz russe dans l'offre totale de l'Europe est passe a 19 % en 2024 contre 15 % en 2023. Cela reflete une pression inevitable car le marche europeen de l'energie a toujours besoin d'une offre bon marche de Moscou.
La feuille de route pour l'elimination complete du gaz et du GNL russe revele egalement de profondes divisions au sein de l'UE. Lors de l'Assemblee generale des Nations unies la semaine derniere le ministre slovaque des Affaires etrangeres Juraj Blanar a critique la 'fausse foi' de certains pays d'Europe occidentale en appelant la Slovaquie a cesser d'importer du gaz par pipeline mais ils ont eux-memes augmente leurs achats de GNL en provenance de Russie.
La France l'Espagne et les Pays-Bas... ont une image beaucoup plus complexe. Il faut du temps pour diversifier l'offre. C'est pourquoi nous appelons a la sympathie' a souligne le ministre des Affaires etrangeres Blanar.
Toute decision d'interdire l'importation de GNL russe necessite un consensus absolu de la part des 27 Etats membres de l'UE - ce qui est presque impossible dans un contexte ou les interets nationaux se chevauchent.
En fait l'UE est piegee entre une pression politique et un engagement a soutenir l'Ukraine et une demande energetique urgente. L'augmentation soudaine des importations de gaz russe montre le paradoxe entre dire et faire de l'UE.