Bien que celebre comme un pays pionnier dans la transition verte et soutenant l'Ukraine l'Espagne est accusee d'avoir secretement sabote le plan d'interdiction des importations de petrole et de gaz russes selon de nombreuses sources diplomatiques de l'UE avec Politico.
Le nouveau projet de reglementation de l'Union europeenne (UE) - publie le 17 juin juste apres que la Russie ait lance une violente attaque contre Kiev - exige la fin complete des importations russes de petrole et de gaz par pipeline et de GNL avant la fin de 2027. Accompagne de clauses de controle et de transparence avec les importateurs afin de couper les ressources financieres du Kremlin.
Bien que le projet ait ete habilement conçu pour eviter d'etre rejete par la Hongrie ou la Slovaquie l'UE a rencontre une opposition inattendue de la part de la commissaire europeenne au climat et a l'energie verte Mme Teresa Ribera originaire d'Espagne.
De nombreuses sources affirment que Mme Ribera a mobilise le corridor pour introduire un « mecanisme de freinage d'urgence » dans la reglementation autorisant le pays membre a reporter l'interdiction en cas de « force majeure ». Son bureau a qualifie ces accusations de « irrationnelles » mais les responsables de l'UE ont affirme que la situation etait plus compliquee que ce que l'opinion publique savait.
Le probleme est que l'Espagne est toujours fiere d'etre le pays leader europeen en matiere d'energies renouvelables avec l'objectif d'atteindre 81 % d'energie verte d'ici 2030. Mais actuellement l'Espagne importe toujours secretement du GNL russe avec une production plus que doublee depuis 2021 selon le fournisseur d'information et de donnees energetiques internationales ICIS.

La raison pourrait etre que Naturgy - le plus grand groupe energetique espagnol - est implique dans un contrat a long terme avec la societe russe Novatek jusqu'en 2042. En cas de retrait unilateral Naturgy pourrait devoir indemniser des centaines de millions d'euros.
Le PDG de Naturgy Francisco Reynes a meme envoye une lettre d'avertissement a la presidente de la Commission europeenne Ursula von der Leyen.
Cependant le groupe français TotalEnergies - bien qu'il ait un contrat similaire - a declare qu'il ne rencontrerait aucun obstacle s'il devait cesser d'importer du gaz russe et qu'il etait pret a le remplacer par une autre source d'approvisionnement.
Certains experts estiment que Madrid considere toujours Moscou comme un partenaire energetique 'pas si mauvais' ou simplement pour maintenir la diversification de l'offre des Etats-Unis du Nigeria de l'Algerie et de la Russie. Cependant cet argument semble peu convaincant alors que le marche mondial du GNL est en plein essor creant de nombreuses options alternatives.
Ce qui rend l'UE mal a l'aise c'est que les actions de l'Espagne semblent inappropriees. Elles placent les ambitions climatiques et les interets economiques nationaux au-dessus de l'objectif commun de saper la capacite financiere de la Russie.