Le film 'Mua do' a un chiffre d'affaires historique pour un projet de film historique. Pour vous personnellement quel est l'impact des recettes de 'Mua do'?
- Le chiffre d'affaires est un facteur important. Mais 'Mua do' a une tache politique plus importante qui consiste a celebrer le 80e anniversaire du succes de la Revolution d'Août et la fete nationale du 2 septembre. Nous voulons que les spectateurs viennent au cinema et comprennent davantage la guerre de resistance de nos ancetres. C'est la plus grande tache de 'Mua do'.
Il y a eu de nombreuses opinions sur le fait de faire des films de guerre des films historiques extremement difficiles et coûteux mais apres que Mua do ait ete bien accueilli osez-vous vous lancer dans d'autres projets de films de guerre a l'avenir?
- En tant que realisateur et militaire je ne refuserai jamais une mission. Les films post-guerre et revolutionnaires sont le genre que j'ai poursuivi tout au long de ma carriere. S'il y a un bon scenario attrayant qui m'apporte beaucoup d'emotions je ne refuserai pas cette opportunite.

Comme lors du tournage du film 'Mua do' vous avez partage qu'il a fallu un an pour demanteler les bombes et les mines. En regardant ce voyage quelles sont vos emotions?
- Un expert a estime qu'il faudrait encore 100 ans pour demanteler toutes les bombes et les mines de la vieille ville de Quang Tri.
La zone ou nous avons installe le studio est egalement un endroit ou de nombreuses bombes ont ete larguees. Le studio est de plusieurs dizaines d'hectares il faut non seulement fouiller au sol mais aussi fouiller profondement en dessous pour eviter les scenes avec des effets explosifs qui declencheront des bombes situees profondement sous terre.
Un an avant le tournage l'equipe Cong binh est arrivee a cet endroit avant de tout deblayer pour assurer la securite de l'equipe de tournage. 'Mua do' a ete soigneusement prepare pour 81 jours et nuits de tournage - le film a eu beaucoup de temps pour se preparer.
Mua do' a ete tourne en 81 jours - coïncidant avec les 81 jours et nuits de protection de la citadelle de Quang Tri en 1972. On sait que ce sont des jours de pluie torrentielle et de froid glacial. En regardant le film on peut aussi ressentir la difficulte de l'equipe de tournage et des acteurs. Y a-t-il des moments ou vous vous asseyez sur le moniteur et vous sentez desolee lorsque les acteurs tournent dans des conditions extremes?
- On peut reveler que 'Mua do' est un film ou je ne suis presque pas assis sur le moniteur (camera de surveillance/assistance au tournage). Je prends un appareil sans fil et je me tiens directement sur le plateau. Je suis present aux cotes des acteurs j'ai vecu de joie et de tristesse avec eux.
Je vois le travail acharne et les efforts des acteurs pour mener a bien leur role. En effet jouer le'style' d'un soldat qui traverse une bataille acharnee et devoir se souvenir des dialogues dans des conditions meteorologiques defavorables... est un defi majeur.

Pendant la longue periode de preparation du film quels souvenirs la bataille de la citadelle de Quang Tri vous a-t-elle laisses?
- Sur mon bureau il y a un tas d'enveloppes de documents sur les histoires de la vieille ville de Quang Tri. Sans compter de nombreux documents stockes par le cinema de l'armee populaire. Je regarde et lis beaucoup de documents a partir de la j'ai de l'energie et de l'inspiration. Lorsque je mets ces choses a l'ecran je me fais face pour filtrer et conserver les details les plus precieux.
Lorsque j'ai rencontre des temoins historiques j'ai compris que la bataille de la citadelle de Quang Tri n'etait qu'une des nombreuses batailles majeures. J'ai ramasse de bonnes histoires pour les mettre dans le film et le public peut reconnaître une image une situation similaire aux autres batailles.
Je veux dire que l'histoire de la guerre n'est pas seulement a Quang Tri mais aussi la douleur et la perte de toute la nation. J'espere qu'il y aura davantage de realisateurs qui realiseront des films revolutionnaires et qu'ils raconteront differentes histoires sur la guerre heroïque de la nation.
Lorsque 'Mua do' est sorti en salles de nombreuses opinions ont compare le film a d'autres œuvres sur la guerre. Et outre les images emblematiques du film certaines personnes pensent encore que la fin du film est encore fortement propagandistique. Que pensez-vous des debats du public?
- J'essaie toujours d'equilibrer la propagande et le divertissement le commerce. Ce film n'est qu'une tranche de coupe qui ne peut pas dessiner un tableau global tres feroce et tragique de la bataille.
Avant d'etre realisateur je suis un militaire un artiste dans les rangs du cinema de l'Armee populaire la premiere tache est de servir le travail politique et de propagande. Et le film est realise en vue du 80e anniversaire de la fete nationale c'est une tache politique importante. En tant que realisateur et artiste militaire je dois remplir ce critere.
Deuxiemement je sais que pour realiser le film le Comite militaire central et le ministere de la Defense nationale nous ont accorde une grande faveur et nous ont cree de grandes conditions. La sortie du film en salles a montre un changement et une ouverture dans la façon de faire des films historiques et de guerre.

Mua do' n'est pas seulement loue pour la grande scene les belles images emblematiques mais aussi pour les scenes de combat aerien et de confrontation entre les personnages. Pouvez-vous nous parler des coulisses de ces scenes?
- Il y a une verite c'est que dans de nombreuses scenes du film l'equipe de tournage compte jusqu'a 300 personnes. Et les scenes avec la coordination des armees militaires ont la contribution de 1 000 personnes. Les grandes scenes ont la presence et le soutien des soldats qui aident l'equipe de tournage a assurer la securite.
Avec les scenes d'action les acteurs ont eu le temps de s'entraîner avec soin a la fois militairement et d'arts martiaux.
En regardant le film beaucoup de gens ont loue que vous etiez tres en forme pour pouvoir realiser un film comme 'Mua do'. Selon vous - une realisatrice feminine - pour faire un film de guerre la sante ou le talent sont-ils plus importants?
- Apres avoir termine le film 'Mua do' j'ai reçu beaucoup d'encouragements de mes predecesseurs et aînes. Je pense que le talent ou la sante sont importants mais le plus important est l'esprit.
Lorsque nous sommes sur le plateau de tournage nous devons etre fermes pour que nos coequipiers nous regardent et continuent le travail.
Je peux pleurer ou etre epuisee mais seulement en vacances.
Et sur le plateau de tournage quoi qu'il arrive quelle que soit la pression le realisateur doit rester ferme.
Quelle est la plus grande leçon que vous ayez apprise apres avoir realise un film de guerre comme 'Mua do'?
- La plus grande leçon que j'ai apprise est peut-etre que un realisateur ne pourra jamais realiser un film reussi sans le soutien de l'equipe.
Surtout avec de grands projets de films de guerre comme 'Mua do' j'ai la complicite de nombreux collaborateurs.
Ils ont dit qu'ils ne consideraient pas cela comme un film mais comme une grande bataille et qu'ils gagneraient cette bataille avec moi. C'est une grande motivation pour moi.