Le matin du 18 novembre M. Tran Minh Quang (33 ans technicien a Hanoï) a continue a commencer sa journee comme d'habitude.
Rejoignant la foule qui se bousculait dans la bruine du debut de l'hiver, en attendant le feu rouge, il a profite de sa navigation sur les reseaux sociaux. Soudain, il fut surpris de constater que demain etait la Journee internationale des hommes.
Il a souri et a dit avec tristesse : 'J'ai ouvert le net et j'ai vu que quelqu'un avait felicite ce jour la-bas. A la maison ma femme est occupee a emmener ses enfants a l'ecole mes collegues sont occupes a travailler a l'avance. Personne ne se souvient que ce jour existe'.
Il a dit que les hommes travaillent dur non pas parce qu'ils veulent se montrer forts mais parce qu'ils sont obliges de le faire.
Parfois quand il pleut et qu'il rentre les chaussures sont mouillees et tremblantes mais il essaie toujours d'emporter son emploi pour continuer a travailler. Quand ma femme et mes enfants ont fini de dormir je n'ose plus soupirer. J'espere seulement qu'elle me donnera suffisamment d'argent chaque mois pour que ma femme puisse s'en occuper en toute tranquillite d'esprit' a-t-il declare.
Pourtant juste en cas de retard de paiement de 2 a 3 jours il entend des phrases qui le font secouer le cœur : 'Qu'est-ce que tu depenses?' 'Si tu ne donnes pas d'argent comment peux-tu t'occuper de ton enfant?
Je ne blame pas ma femme. Mais parfois je souhaite seulement poser une question : 'Etes-vous en forme aujourd'hui?'. Les hommes sont aussi des etres humains parfois faibles' a confie M. Quang.
M. Nguyen Van Tung (40 ans chauffeur libre a Lang Son) a souri avec humour lorsqu'il a evoque le 19 novembre : 'Je viens de lire le journal et je me souviens que demain c'est la Journee internationale de l'homme. Mais ma femme ne le sait probablement pas et si elle le sait elle l'oubliera certainement'.
Sa famille avec sa mere et ses enfants attend avec impatience le 8 mars ou le 20 octobre. Quant a lui la journee reservee aux hommes s'est ecoulee comme un vent froid de debut de saison.
Il y a des mois ou il pleut et il a peu de revenus il conduit jusqu'a minuit et il n'a toujours pas assez d'argent pour le ramener.
Ce soir-la ma femme m'a dit que je n'etais pas responsable. J'etais tres triste. Je partais tot je rentrais tard je me sentais fatigue je n'osais pas me plaindre. Les hommes aussi miserables soient-ils doivent mordre des dents. Il y a des moments ou je me sens comme un distributeur automatique de billets qui sort constamment et qui sort toujours jusqu'a ce qu'il n'y ait plus d'argent alors je suis gronde' a confie M. Tung.
Les hommes sont toujours consideres comme des piliers des personnes a assumer et ne sont pas autorises a etre faibles. Mais apres ces roles forts c'est la solitude qu'ils disent rarement.
Contrairement au sentiment de deception de nombreux hommes Mme Nguyen Thu Ha (28 ans residant dans la ville de Dong Dang Lang Son) a passe toute la matinee a preparer quelque chose de special pour son mari.
Elle a raconte qu'au debut elle ne savait pas non plus si demain etait la Journee internationale de l'homme. Mais lorsqu'elle a accidentellement lu un article en ligne elle a ete surprise de realiser que cela faisait longtemps qu'elle avait oublie les difficultes de son mari.
A chaque fois je pensais qu'il allait bien. Mais en regardant en arriere il rentrait tot et rentrait tard tous les mois essayant d'avoir assez d'argent pour sa famille. Un jour il etait fatigue et je l'ai reproche d'avoir pas eu le temps de donner l'argent de subsistance. Maintenant en y repensant je me sens tres blessee' a-t-elle confie.
Le matin du 18 novembre elle a secretement prepare un petit cadeau un portefeuille en cuir qu'elle aimait autrefois et a prepare un repas tres chaleureux en attendant le retour de son mari.
« Ce n'est pas pour se vanter. Je veux juste que tu saches que non seulement tu travailles dur pour cette famille mais que je vois aussi tes difficultes » a declare Mme Ha.
Tous les maris ont un fardeau invisible sur leurs epaules la pression financiere la responsabilite de servir de soutien la peur de l'echec. Souvent ils restent silencieux non pas par indifference mais parce qu'ils ne veulent pas que leur famille s'inquiete' a declare M. Tung puis a demarre la voiture et s'est precipite sous la pluie de la region frontaliere apres un appel d'un client.
Un petit vœu un repas chaud ou juste une douce question 'Etes-vous en forme aujourd'hui?' suffit parfois a ceux qui aiment etre regardes compris.