La decision du president Donald Trump du 11 septembre d'autoriser la compagnie aerienne nationale bielorusse - Belavia - a acheter des pieces detachees pour avions americains a declenche une vague de controverses au sein de l'Occident.
Ceci est considere comme une demarche de « brise-tete » lorsque Washington se separe de la position de sanctions strictes que l'Union europeenne (UE) maintient toujours contre Minsk.
Selon l'accord Belavia a acces aux composants pour une flotte de 16 avions dont 9 Boeing mais a condition de ne pas exploiter les routes aeriennes vers la Russie et certains pays soumis a l'embargo americain.
Cependant la directrice du programme international de l'Universite d'economie de Kiev et membre de l'Institut de recherche Bruegel (Brussels) Mme Elina Ribakova estime que cette clause est difficile a mettre en œuvre en raison des relations de longue date entre la Russie et le Belarus.
Selon Mme Ribakova toutes les pieces detachees importees en Bielorussie sont susceptibles d'etre transferees aux compagnies aeriennes russes qui rencontrent de nombreuses difficultes apres plus de 3 ans d'acces limite a la technologie occidentale.
La difference entre Washington et Bruxelles devient donc encore plus evidente.
Alors que les Etats-Unis ont assoupli pour des raisons humanitaires et politiques apres que Minsk a libere 52 prisonniers la UE maintient une position ferme interdisant absolument tous les services d'entretien et les transactions economiques avec Belavia.
La commissaire europeenne aux services financiers Maria Luis Albuquerque a averti que tous les actes de'manifestation' peuvent faire l'objet d'une enquete et d'une punition tout en soulignant la responsabilite des Etats membres d'empecher le transport de composants aeriens par leur territoire.
Il est a noter que les marchandises peuvent toujours traverser la Moldavie ou tout autre pays de transit avant d'atteindre la Russie tandis que les organes d'application des sanctions des pays de l'UE ne sont pas d'accord sur la maniere de les traiter.
Cela risque que les sanctions ne soient partiellement inefficaces et souleve egalement des questions sur la synchronisation de la politique etrangere occidentale et de Washington.
Si ce scenario se produit la Russie et le Belarus resteront les beneficiaires directs.
La Russie disposera d'une source supplementaire de pieces detachees pour maintenir l'escadron de vols civils reduisant ainsi la pression de l'embargo prolonge. Pour sa part le Belarus peut exploiter l'avantage d'etre une 'porte d'entree' de transit pour consolider sa position devant Moscou et l'Occident.
Cependant c'est aussi un mauvais signal pour l'unite des Etats-Unis et de l'UE dans leur position envers la Russie.