A l'ere numerique, la synthese d'informations par l'intelligence artificielle (IA) devient un outil populaire, aidant les utilisateurs a acceder plus rapidement aux informations au milieu de la mer d'informations chaque jour.
De nombreux grands groupes technologiques ont integre l'IA dans les moteurs de recherche et les plateformes de lecture d'informations, fournissant des resumes courts au lieu d'un acces direct a l'article original.
Cependant, les experts mettent en garde contre le fait que cette approche non seulement ne supprime pas la situation de la diffusion d'informations non objectives, mais recele egalement de nombreux risques pour les lecteurs et la presse.
Au debut de cette annee, le journal The Guardian a publie une etude montrant que le remplacement des resultats de recherche par des resumes crees par l'IA pourrait avoir un impact devastateur sur les medias en ligne.
Selon cette etude, le nombre d'acces aux sites d'information a diminue de 80% lorsque les utilisateurs n'ont lu qu'un resume de l'IA sans cliquer sur l'origine de l'article.
Cela affecte non seulement les revenus de la presse, mais affaiblit egalement le role des redactions dans la fourniture d'informations completes et verifiees.
Plus important encore, les experts en communication estiment que les resumes crees par l'IA ne peuvent pas garantir l'exactitude et la neutralite.
Dans une interview recente sur l'emission No Spin News, M. Tim Graham, directeur de l'analyse des communications au Center for Media Studies (Etats-Unis), a declare que, qu'il s'agisse de Grok, ChatGPT ou Gemini, les plateformes d'IA ont toutes un probleme commun: elles dependent des sources de donnees d'entree qui peuvent deja etre biaisees.
Lorsque l'IA considere ces sources comme fiables, le favoritisme sera recree et amplifie dans le resume.
Les prejuges mediatiques sont a l'origine un phenomene courant, decoulant de points de vue personnels, d'interets economiques ou d'orientations redactionnelles de chaque organe de presse.
Selon M. Mrinal Chatterjee, professeur a l'Institut indien des communications de masse, l'IA n'est actuellement pas en mesure de filtrer ces prejuges.
L'intelligence artificielle manque de connaissances courantes et de contextes sociaux pour identifier ce qui est biaise et ce qui est une information equilibree. L'integration du mecanisme de filtrage des prejuges dans l'IA prendra beaucoup de temps", a declare M. Mrinal Chatterjee.
Le Dr Chatterjee a egalement souligne que la responsabilite ultime incombe toujours aux personnes. Les lecteurs doivent utiliser leurs connaissances, leurs experiences et leur pensee critique pour evaluer eux-memes les informations.
Selon lui, le favoritisme dans les medias peut provenir de deux causes: une influence intentionnelle ou des erreurs professionnelles. Tous les organes de presse ne sont pas partiaux, mais cette possibilite existe toujours.
Pour limiter les risques, les lecteurs peuvent utiliser des outils d'analyse des biais mediatiques tels que AllSides, qui est une plateforme fournissant des evaluations des tendances politiques et des niveaux d'inferiorite de nombreuses agences de presse dans le monde.
Recemment, la Maison Blanche a egalement lance un portail d'information sur le biais des medias aux Etats-Unis, rendant publics les cas de fausses informations et la liste des unites recidivistes.
Les experts estiment que l'IA peut etre un outil de soutien pour lire rapidement les informations, mais ne peut pas remplacer completement l'acces a l'origine des articles et a la pensee critique des gens.
Dans un contexte d'informations de plus en plus complexes, la capacite d'analyse independante reste le « bouclier » le plus important pour aider le public a eviter d'etre entraîne par le biais mediatique.
