Couvrir chaque centime pour l'avenir de l'enfant
Dans une petite chambre louee pres de la zone industrielle de Bac Thang Long (Hanoï) Mme Hoang Thi Nhien (originaire de Yen Bai) pense a ses deux jeunes enfants dans sa ville natale. Pour que ses enfants puissent aller a l'ecole a un coût plus raisonnable elle et son mari ont dû choisir la solution d'envoyer leurs enfants chez leurs grands-parents pour s'en occuper. C'est un sacrifice qui n'est pas facile.
Si nous laissons nos enfants venir etudier ici notre couple ne peut pas les supporter. A la campagne les frais de scolarite seront plus legers' a partage Mme Nhien.
Chaque debut d'annee scolaire les soucis de leurs freres et sœurs se multiplient. « Il y a l'argent des livres les frais de scolarite puis les fournitures scolaires... il y a beaucoup de depenses a gerer » a-t-elle enumere.
Avec un salaire d'ouvrier apres avoir deduit pres de 2 millions de dongs de loyer de 3 a 4 millions de dongs de nourriture et d'epargne l'argent depense a la campagne pour leurs grands-parents et leurs deux enfants ne suffit qu'a couvrir les depenses. L'envoi d'enfants a la campagne est un choix plein d'amour et de calculs pour l'avenir. Ils acceptent la nostalgie de leurs enfants chaque jour en echange de l'opportunite d'aller a l'ecole pour leurs enfants meme
Reves mis de cote attendre un jour plus radieux
Si l'histoire de Mme Nhien est un sacrifice pour que ses enfants puissent aller a l'ecole la situation de Mme Bui Thi Khanh (originaire de Hoa Binh) est un effort incessant pour maintenir la flamme des reves de ses enfants. Son mari est decede il y a 10 ans elle est la pilier de toute la famille des parents ages a la seule fille qui vient de terminer son lycee.
Sa fille nourrissait le reve de devenir infirmiere mais pour l'instant ce reve a dû etre temporairement mis de cote. 'Avec ma seule force il est difficile de s'occuper de mon enfant pour qu'il aille a l'universite en ce moment' a declare Mme Khanh en sanglotant. Le salaire a temps partiel n'est que de 12 a 13 millions de VND elle doit envoyer 3 a 4 millions de VND a la campagne pour s'occuper de ses grands-parents le reste etant emballe dans les depenses de la ville.
Dans l'immediat la mere et l'enfant ont un plan : 'J'ai decide de laisser mon enfant venir travailler ici avec ma mere pendant un an. Il accumulera de l'experience gagnera un revenu supplementaire pour aider sa famille puis l'annee prochaine nous envisagerons de continuer a etudier'.
Ce n'est pas la fin mais un point d'arret temporaire un sacrifice des deux meres et filles avec la conviction qu'un jour prochain la jeune fille continuera a ecrire son reve. De l'histoire de Mme Khanh on peut clairement voir la volonte extraordinaire des meres. Elles ne capitulent pas face aux difficultes mais cherchent toujours des moyens de se debrouiller et de servir de point d'appui le plus solide pour leurs enfants.
Malgre une vie de subsistance difficile les travailleurs placent toujours l'education de leurs enfants comme priorite absolue. Le reve d'entrer a l'universite pour les enfants des ouvriers ne sera plus inacheve s'il existe davantage de politiques de soutien pratiques en matiere de logement de securite sociale et d'education. Pour que la sueur des parents dans l'usine puisse reellement echanger contre un avenir plus solide et plus radieux pour les generations futures.