Apres la fusillade sanglante de 1996 a Port Arthur qui a fait 35 morts l'Australie a impressionne le monde entier en promulguant un systeme de lois extremement strict sur la possession d'armes.
Cependant la fierte de ce pays est violemment ebranlee apres l'attaque contre le festival Hanukkah sur la plage de Bondi le 14 decembre dernier qui a fait 15 morts.
Les experts en securite estiment que c'est l'automutilation et les changements discrets au niveau de l'Etat qui ont permis aux suspects d'acceder facilement aux armes letales.
Selon l'agence d'enquete le suspect Sajid Akram 50 ans - abattu par la police sur les lieux - possede une licence d'utilisation d'armes a feu depuis 2023. En peu de temps il a legalement achete jusqu'a 6 armes a feu pour mener l'attaque avec son fils.
Il est a noter qu'en 2008 l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud a supprime la reglementation sur le delai d'attente obligatoire de 28 jours pour l'achat d'armes supplementaires. Mme Rebecca Peters avocate a declare que si cette reglementation etait encore en vigueur le meurtrier n'aurait pas pu stocker un grand arsenal aussi rapidement.
Le processus actuel de verification des antecedents est egalement critique comme etant trop superficiel. Selon les chiffres de la police dans le New South Wales des centaines de milliers de personnes sont autorisees a utiliser des armes a feu uniquement en prouvant qu'elles sont membres d'un club de tir ou de chasse. Cependant la realite montre que de nombreux clubs de ces types fonctionnent tres lentement.
Une enquete a revele que l'adresse enregistree du club de chasse auquel le suspect Akram participait n'etait en fait qu'un centre communautaire loue et qu'il n'y avait pas d'activite de surveillance des membres reels.
Un autre probleme grave revele est le manque de lien entre les informations de renseignement et la procedure d'autorisation. Le chef de la police de Nouvelle-Galles du Sud a reconnu que bien que le suspect restant dans l'affaire ait ete surveille par les renseignements en raison de soupçons de liens avec l'organisation Etat islamique (EI) la loi actuelle ne oblige pas la police a referencer ces donnees lors de l'examen du dossier de possession d'armes a feu.
Le fait qu'un citoyen etranger comme Akram puisse facilement obtenir une licence d'utilisation d'armes a feu sans passer par un processus d'examen approfondi de son pays d'origine indigne egalement la communaute des detenteurs d'armes legales en Australie.
Face a la vague d'indignation de l'opinion publique le gouvernement australien examine des propositions de modification de la loi notamment la limitation du nombre d'armes que chaque individu peut posseder et la fin de la delivrance de permis permanents.
Cependant les experts avertissent que si les procedures de controle strictes telles que le temps d'attente obligatoire ne sont pas retablies ces efforts ne feront que resoudre le fond du probleme.