Le 26 septembre s'exprimant a la Maison Blanche le president americain Donald Trump a declare que la Turquie etait 'prete a arreter d'acheter du petrole a la Russie'. Interroge sur la question de savoir si le president Recep Tayyip Erdogan etait reellement d'accord M. Trump a refuse de repondre directement mais a souligne : 'Si je le veux il le fera. Je crois qu'il peut arreter cela. Parce qu'il peut acheter de nombreuses autres sources'.
Le president Trump a affirme que la Turquie l'un des partenaires energetiques importants de la Russie est capable de diversifier ses sources d'approvisionnement. Cependant il a egalement reconnu que cela serait beaucoup plus difficile pour les pays d'Europe centrale comme la Hongrie et la Slovaquie - qui dependent presque entierement du petrole brut russe.
Cette affirmation intervient dans un contexte ou les Etats-Unis continuent d'accroître la pression sur leurs allies pour qu'ils reduisent leur dependance a l'egard de l'energie russe. Depuis le conflit en Ukraine les Etats-Unis ont appele a plusieurs reprises l'Europe a trouver une source de remplacement du Moyen-Orient de l'Amerique latine ou des Etats-Unis eux-memes afin de saper les revenus d'exportation de petrole et de gaz de Moscou.
Cependant les observateurs estiment que la declaration de M. Trump est plus politique que realiste. La Turquie est actuellement un important centre de transit energetique dans la region tout en ayant des avantages strategiques en maintenant des relations avec la Russie et l'Occident. Ce pays a egalement intensifie ses achats de petrole a prix reduits en provenance de Russie ces derniers temps pour compenser la demande interieure.
Selon les donnees de l'Agence internationale de l'energie (AIEA) la Russie represente toujours plus de 40 % des importations de petrole de la Turquie en 2024. Si Ankara reduit reellement ses importations de Moscou elle devra faire face a un defi majeur pour trouver une source de remplacement stable et a un prix competitif.
Pendant ce temps la Hongrie et la Slovaquie ont declare a plusieurs reprises qu'elles ne pouvaient pas arreter immediatement l'utilisation du petrole russe car l'infrastructure de raffinage actuelle n'est compatible qu'avec le petrole brut provenant du pipeline de Druzhba. Cela rend ces deux pays souvent en conflit avec les plans de sanctions de l'UE visant la Russie.

La declaration de M. Trump sur la Turquie est consideree comme une mesure visant a renforcer la position ferme de la Russie et a envoyer un message aux allies de l'OTAN sur la 'determination' des Etats-Unis a resserrer les sources de revenus energetiques de la Russie.