Monsieur les taux d'interet interbancaires ont connu ces derniers temps des hausses chaudes atteignant meme le seuil de 7 %. Comment evaluez-vous ce phenomene et la pression qu'il exerce sur le systeme?
- L'augmentation atteignant 7 % montre que le marche est 'chaud' et que la pression sur la liquidite est reelle. Le marche interbancaire est un lieu ou les banques empruntent mutuellement pour repondre a la demande de capitaux a court terme et rechercher des taux d'interet rentables.
Au moment ou les taux d'interet augmentent fortement comme recemment la pression sur la liquidite devient tres forte en particulier elle pese sur les petites banques. La forte augmentation des taux d'interet interbancaires reflete la pression sur la liquidite locale mais il ne s'agit que d'un facteur temporaire et est entierement sous la direction de la Banque d'Etat du Vietnam par le biais d'outils de politique monetaire flexibles.
C'est la consequence d'une serie de facteurs combines.
Premierement la politique de taux d'interet bas prolongee ces derniers temps a cree une pression concurrentielle sur les autres canaux d'investissement. Les flux de capitaux intelligents affluent toujours vers les zones basses. Lorsque les taux d'interet d'epargne ne sont plus suffisamment attractifs une grande quantite de flux de capitaux s'est deplacee vers l'or l'immobilier ou d'autres canaux d'investissement pour rechercher des benefices plus eleves. Cela rend difficile la mobilisation de capitaux par les banques.
Deuxiemement il existe une tres grande difference entre la mobilisation et les prets. Notre croissance du credit est trop exceptionnelle avec une moyenne allant jusqu'a 19 % et en particulier certaines banques ont augmente de plus de 20 %. Pendant ce temps le taux de mobilisation des capitaux est beaucoup plus faible. Plus cette difference s'etend plus la pression commerciale sera forte a la fin de l'annee plus la pression sur la liquidite locale pour chaque banque apparaîtra certainement.
Pour resoudre ce decalage les banques sont obligees d'augmenter de maniere proactive les taux d'interet des depots en particulier aux echeances a moyen et long terme afin d'attirer les flux de tresorerie.
Face a cette pression la NHNN a utilise un outil d'echange de devises etrangeres en plus du marche ouvert (OMO). Pouvez-vous expliquer plus clairement le mecanisme et l'impact de cette operation?
- Auparavant la NHNN injectait principalement la liquidite par le biais du marche ouvert (OMO). Cependant aujourd'hui l'agence de gestion a utilise plus facilement les operations de change.
La NHNN procedera a l'achat immediat de devises etrangeres (USD) aupres des banques commerciales pour injecter le VND sur le marche et s'engagera a revendre cette quantite de devises etrangeres a l'avenir (vente a terme) au taux de change fixe a l'avance.
Ce mecanisme apporte un double avantage. Premierement il resout immediatement la soif de liquidite en VND pour le marche. Apres un certain temps cette somme d'argent sera absorbee par les transactions de vente a terme. Deuxiemement les banques commerciales beneficient egalement de l'ecart de taux de change entre la vente immediate et l'achat conformement aux engagements de la SBV. Cette difference est enregistree dans les benefices de la banque ce qui les aide a
En regardant l'annee ecoulee comment evaluez-vous la gestion de la politique monetaire de la SBV?
- Dans l'ensemble je pense que c'est une annee de gestion assez reussie et fidele a l'objectif initial.
Le point positif est que la NHNN a une orientation claire depuis le debut de l'annee concernant une politique monetaire stable et flexible en maintenant un niveau de taux d'interet bas pour soutenir l'economie. Dans le meme temps le systeme bancaire devient de plus en plus sûr grace a la normalisation selon les normes internationales de Bale II a Bale III (conformement a la circulaire 41).
Cependant il existe encore des points a ameliorer. Nous sommes parfois encore passives ou'suivant' le marche au lieu de creer un jeu. La politique monetaire interieure est toujours fortement influencee et il faut parfois compter sur le'soutien' des politiques des grands pays (comme les Etats-Unis). Si les facteurs externes sont deviants le travail de gestion rencontrera de nombreuses difficultes. Nous devons etre plus proactifs pour eviter de nous retrouver passives face aux fluctuations internationales.
Merci monsieur pour cet echange!
