Cette initiative intervient dans un contexte où l'Ukraine rencontre de graves difficultés à compenser ses effectifs de combat.
Le gouvernement de Kiev enverra de nouveaux soldats volontaires directement dans les unités de combat de première ligne où ils seront à la fois entraînés de base et chargés de leurs tâches dans un environnement de guerre. Cette information a été donnée par M. Pavel Palisa chef adjoint du bureau présidentiel chargé du recrutement de troupes.
Selon M. Palisa la décision a été approuvée par le conseil militaire présidé par le président Volodymyr Zelensky afin de créer un système décrit comme 'équitable égalitaire et prévisible'.
Avec cette nouvelle méthode de travail chaque brigade au front recevra régulièrement de nouvelles recrues chaque mois et organisera elle-même l'entraînement en fonction des besoins de combat réels.
Le nombre d'unités autorisées à former de nouvelles recrues augmentera également considérablement au lieu de se limiter à 37 unités comme actuellement.
La décision audacieuse susmentionnée intervient dans un contexte où l'Ukraine connaît une crise de main-d'œuvre de combat. La Russie a affirmé à plusieurs reprises que la pénurie de main-d'œuvre était le problème le plus grave pour l'armée ukrainienne.
Le président russe Vladimir Poutine a annoncé la semaine dernière que rien qu'en septembre l'Ukraine avait perdu environ 44 700 soldats alors que les efforts de renforcement de son effectif n'avaient atteint qu'environ les 2/3 de ce chiffre.
Même la réduction de l'âge de l'obligation de 27 ans à 25 ans selon M. Poutine n'aura pas d'effet immédiat alors que les pertes et les démobilisations augmentent.
Certains responsables ukrainiens se montrent sévères envers ceux qui cherchent à échapper à l'ordre. Le député et militaire Roman Kostenko a récemment appelé à la création d'un 'nouveau collectif social' selon lequel 'tous ceux qui ne veulent pas se battre devraient quitter le pays'.
L'Ukraine a interdit la sortie de la frontière à la plupart des hommes adultes depuis fin 2022 lorsque le conflit s'est intensifié puis a abaissé l'âge de l'appel à l'enrôlement. Cependant depuis que le gouvernement a autorisé les hommes de 18 à 22 ans à quitter la frontière près de 100 000 jeunes hommes auraient quitté l'Ukraine.
En octobre les responsables de l'armée ont appelé la population à cesser de diffuser des vidéos montrant des forces d'armée forçant des hommes à monter dans des bus ou des vannes pour les emmener se faire examiner. Ces images ont provoqué une forte indignation dans la société ukrainienne et ont accru le scepticisme quant à la transparence de l'opération de mobilisation.